jeudi 10 janvier 2013

2013 dans le monde : un chaos en préparation ?

Bonjour à tous !

Pour conclure cette chronique en plusieurs volets sur le bilan de l'année passée et les prospectives sur l'année qui débute, voici donc mon opinion sur ce qui risque de se passer dans le monde en 2013.
Les sources d'inquiétude sont nombreuses. Tout d'abord la Chine, dont la croissance ralentit imperceptiblement, et dont les aspirations démocratiques de son peuple sont toujours plus nombreuses, semble déterminée à rassembler tout son petit monde derrière le drapeau avec un ennemi tout désigné : le Japon. Une façon assez symbolique de vouloir obtenir la passation du témoin après que l'archipel dominât économiquement l'Asie pendant des décennies. Le problème c'est que les Chinois ne connaissent pas trop la manière douce, ce dont les Tibétains peuvent attester. Ils ne plaisantent pas avec l'impérialisme et ont donc décidé de faire leurs les îles Senkaku, obscurs petits territoires perdus en Mer de Chine et que le traité de San Francisco (en 1951) a laissés face à l'abandon du vide juridique. Si le dragon chinois s'éveille, cela risque de faire du bruit.
Autre signe inquiétant, bien sûr, c'est la situation tendue en Europe où les plans d'austérité qui se succèdent au mépris des peuples risquent de finir par causer des révoltes. Les Italiens, les Grecs, les Espagnols et les Portugais grondent tant et plus. Certains, comme Alain Minc, préfèrent nous persuader que ces réformes seront adoptées et acceptées par les habitants. Mais rien n'est moins sûr. L'Europe peut-elle voler en éclats pour enfin se rebâtir sur des fondations plus saines, c'est-à-dire sur une Europe des Nations ? Le chemin pour y parvenir semble douloureux mais les signaux pour une désagrégation de l'Union se multiplient : la Grande-Bretagne n'a jamais été aussi près de sortir, la Grèce ne pourra pas rester exsangue éternellement (et le retour à la Drachme semble être son unique échappatoire) tandis qu'aujourd'hui c'est Chypre qui menace de faire faux bond tant l'île est ravagée par la crise économique et politique, puisque la question de sa dépendance envers Athènes ou Ankara n'a jamais été véritablement tranchée !
Enfin la question du Moyen-Orient reste trouble. Leurrés par les promesses de démocraties et les belles paroles de quelques idiots utiles tels BHL, nos dirigeants ont laissé faire en Tunisie, en Egypte, en Libye avant de procéder certainement de la même façon en Syrie. Et pourtant, les trois premiers  pays nommés sont en train de sombrer dans un chaos islamiste sans fin. Cela dit, la situation en Libye est légèrement différente puisque l'on est en train de s'apercevoir que ce pays construit de toutes pièces ne pourra certainement pas survivre à la poigne de fer de Kadhafi. Et je ne parle même pas de la menace nucléaire représentée par l'Iran qui pourrait finir par faire sortir Israël de ses gonds, ce qui ne serait profitable à personne : ni aux populations du Moyen-Orient, qui n'arrivent pas à sortir de décennies guerrières, ni aux Israéliens dont la cote de popularité côtoie les bas-fonds atteints par le couple infernal Hollande-Ayrault.
C'est dans ce genre de situation chaotique que le monde a besoin d'un leader. Car l'Humanité est ainsi faite que dans les moments difficiles, elle s'en remet toujours, au moins provisoirement, à un chef charismatique capable de transcender les difficultés pour les résoudre manu militari. Ce fut César dans la Rome antique, ou bien ce fut le Général de Gaulle, à Londres, en 1940, mais l'un comme l'autre avaient la sagesse et la capacité à trancher dans le vif. Oh, bien sûr, les grincheux objecteront qu'il s'agissait là d'un déni de démocratie. Moi je préfère y voir un acte de courage de la part de personnes qui avaient la hauteur de vue nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposaient et que nul ne voulait prendre de peur de se salir les mains.
Ce rôle, les Américains l'assumaient parfaitement jusqu'en 2000. Et puis il y eut le tournant qui transforma profondément le pays, au point qu'il ne s'en remît jamais complètement. Nous non plus d'ailleurs. Le 11 Septembre. 2 avions dans des tours et le monde occidental perd la boule, à commencer par l'homme le plus puissant du monde qui se révèle être aussi incompétent que dangereux. Son successeur, plein de bonne volonté, ne peut masquer ni ses lacunes, ni la volonté toujours plus farouche de la volonté d'états chaque jour plus nombreux à vouloir s'émanciper de l'ombre encombrante de l'Oncle Sam. 
Chacun veut être libre, chacun veut son indépendance. Mais pendant ce temps-là le monde court la menace du chaos. Un bateau sans personne à son gouvernail finit toujours par sombrer. Alors, allons-nous nous entêter ou nous montrer pragmatique. Telle est la question...

dimanche 6 janvier 2013

2013 en France : une année charnière.

Bonjour à tous !

C'est avec joie que je vous retrouve, chers lecteurs, en cette nouvelle année. L'occasion pour moi de vous présenter mes voeux et de vous souhaiter de découvrir ou d'entretenir la même passion que votre serviteur : réfléchir, beaucoup, dans le but de ne jamais se satisfaire des vérités établies. Ne vous contentez jamais de ce que l'on vous dit : contestez, argumentez, apprenez, protestez... Bref, n'ayez jamais peur de pousser la réflexion par-delà les sentiers battus, même lorsque l'on vous dit que vous êtes bien fous de vous engager sur ce genre de piste. Car telle est la richesse de la démocratie : le débat ! A condition qu'il soit courtois (toujours) et qu'il repose sur de solides arguments (c'est préférable). D'ailleurs, je profite de cette occasion pour signaler plus particulièrement à ceux qui me lisent et qui ne sont (presque) jamais d'accord avec moi que je suis encore plus heureux de les retrouver !
Cette parenthèse étant close, j'en reviens maintenant au coeur de mon sujet : ce qui attend la France pour 2013. Il paraît déjà probable que l'on va assister à un premier remaniement ministériel. Difficile de prédire avec exactitude ce qu'il en sera mais certains bruits de couloir relevés par des journalistes bien informés font, par exemple, état d'un départ de Christiane Taubira vers le Conseil Constitutionnel. Comment imaginer également que le trio infernal de Bercy puisse continuer à travailler ensemble ? Le brave Cahuzac est embringué bien malgré lui dans un "Plenel-gate" (pardon mais je répugne à qualifier ce monsieur de journaliste...) qui n'est pas le premier du genre ! Quant à Moscovici, l'européiste acharné, et Montebourg, le porte-parole de la démondialisation, on se demande encore comment ils font pour ne pas s'étriper. Si Ayrault est maintenu à son poste, difficile d'imaginer que l'ex d'Audrey Pulvar restera encore longtemps en poste, désavoué qu'il fut par l'ancien maire de Nantes dans l'affaire de Florange. Ce sera alors un aveu de Hollande : lui qui disait vouloir mener une véritable politique de Gauche pour rendre la voix aux humbles et aux modestes montrera enfin son vrai visage, celui d'un "social-libéral" (oui, la politique est passionnée par les oxymores) pro-européen et pro-mondialisation. Et l'éventuelle nomination de Pascal Lamy, Monsieur OMC, dans le gouvernement ne ferait que renforcer cette condition. Ou comment faire plaisir à Merkel et Obama tout en se mettant toute la population à dos ! 
D'où l'importance capitale, finalement, de faire des réformes cosmétiques soi-disant sociétales, soi-disant progressistes et modernes, soi-disant égalitaires : droit de vote des étrangers (même si ce projet semble mort et enterré, je vous renvoie à mes explications dans l'article que j'ai consacré à ce sujet), mariage et adoption pour tous et pourquoi pas euthanasie, dépénalisation du cannabis et autres salles de shoot. Remarquez, vu ce qui nous attend, il faudra peut-être sérieusement songer à se procurer de quoi s'anesthésier le cerveau. Cependant ces réformes ont un point commun : elles sont toutes de potentielles nouvelles niches de consommation pour un capitalisme toujours plus sauvage et avec toujours moins de scrupules. Demain, après avoir - légalement - commandé votre stock de drogue pour le mois, vous pourrez aller dans une clinique privée avec votre conjoint, homme ou femme ou trans ou bi, peu importe (tant que vous pouvez vous abîmer en sa compagnie dans une sexualité toujours plus débridée et glauque) et choisir avec votre médecin-conseil-personal-shopper jusqu'à la couleur des yeux de votre futur bébé dont l'embryon sera implanté dans l'utérus d'une malheureuse indonésienne rémunérée 10.000 euros, ce qui lui suffira pour nourrir sa famille pendant toute une année ! Et quand vous en aurez marre de cette vie finalement bien morne, vous irez à la pharmacie vous procurer votre petite pilule pour en finir, toujours en toute légalité.
Mais on va me dire que je noircis le tableau. Peut-être que Hollande, que j'ai connu plus malin, va se rendre compte qu'il court droit à la catastrophe lors des élections intermédiaires. Auquel cas il prendra les mesures qui s'imposent. Faire moins de sociétal et plus d'économique, non pas pour augmenter les impôts, mais au moins pour redonner envie à l'esprit entrepreneurial des Français de se manifester à nouveau. Un début de ré-enchantement industriel qui, couplé à une véritable TVA sociale et à une véritable réforme du travail (abrogation des 35h, recul de l'âge de la retraite, mais avec renégociations salariales et heures supp' défiscalisées en contrepartie à la clé) pourrait permettre enfin de sortir de l'ornière et d'éviter de se faire matraquer par les agences de notation et les marchés. Parce qu'il est inutile de rêver : les Italiens et les Espagnols ne feront plus diversion très longtemps, et avec une dette à 92% du PIB, je vous laisse deviner la volée de bois vert qu'on risque si jamais le pot aux roses est éventé... Mais, chut ! Que cela reste entre nous !