mardi 8 avril 2014

Le déni de démocratie de François Hollande

Bonjour à tous !

Il semblait acquis pour tout le monde, en dépit de résultats à relativiser à cause d'une forte abstention, que les électeurs avaient opéré un choix clair lors des Municipales de Mars : non, nous ne voulons plus de votre politique M. Hollande. Le Président a reçu le message...en ne changeant rien !

Hollande en Mitterrand 2.0

"Lever l'hypothèque" : voilà ce qu'avait dit Mitterrand en 1988 lorsque, après de triomphales Présidentielles, il décidait de nommer son plus sérieux rival au sein du PS au poste de Premier Ministre, à savoir Michel Rocard. A l'intérieur du cabinet de celui-ci, un certain...Manuel Valls. Pourquoi mettre son meilleur ennemi à Matignon ? Pour lui couper l'herbe sous le pied et l'isoler avec des ministres (Joxe, Jospin, Bérégovoy, Dumas,...) tout acquis au Chef de l'Etat et qui ne tenaient absolument pas compte de l'autorité du locataire de Matignon. On sait ce qui se passa par la suite : Rocard est parti, Cresson est arrivé, avant d'enchaîner sur la triste affaire Bérégovoy qui allait précéder une rouste insensée pour le PS aux Législatives de 1993. Aujourd'hui, les choses sont un peu différentes : Hollande, lui, a perdu et c'est ce qui justifie son remaniement. Mais en mettant le (trop) populaire Valls à Matignon, il s'évertue à le décrédibiliser aux yeux du grand public afin d'éliminer un rival en vue de 2017. Hollande a transposé sa rouerie, de Solférino à l'Elysée.

Tout ça...pour ça !

Afin de rendre l'opération encore plus cynique, et accessoirement achever de prendre les Français pour des Idiots, le Corrézien d'adoption a renommé les mêmes ministres qui opéraient déjà sous Ayrault, se contentant d'en changer certains de poste. Quant aux deux entrants, Valls ne peut se leurrer : on sait à qui Royal et Rebsamen iront rendre des comptes. Le pire dans tout ça, c'est que ce sont les Français qui sont les dindons de la farce : parce qu'avec les Verts qui sortent du Gouvernement, le Président a suffisamment de députés à la chambre basse pour faire passer ses mesures comme il le souhaite, à condition que la solidarité parlementaire fonctionne correctement. Si bien que le tournant social-libéral risque d'être encore plus fort, et que les ménages à faibles revenus ainsi que les classes moyennes seront encore davantage les laissés-pour-compte de la crise économique. 
J'en profite pour glisser un petit mot à tout ceux qui commentent un peu trop la nationalité originellement espagnole de Manuel Valls. Je rappelle que la France a toujours eu une tradition de dirigeants étrangers, les plus célèbres (et pas les moins doués d'aileurs) ayant été le Cardinal Mazarin et Necker. 

Attendre les Européennes et dissoudre ?

Si l'on cherchait toutefois une logique dans le comportement du Président qui ne soit pas simplement de l'égoïsme doublé de cynisme, on pourrait se dire qu'il attend les Européennes pour dissoudre l'Assemblée et convoquer de nouvelles élections. On sait tous que le FN risque de remporter ce scrutin devant l'UMP et un PS loin derrière, avec une nouvelle abstention record. Une râclée qui devrait provoquer un nouveau remaniement, sauf qu'il n'aura plus de joker, notamment en ce qui concerne Matignon. Hollande devrait donc dissoudre, laisser la Droite le balayer, nommer Copé Premier Ministre (oui je sais, ce serait bien triste d'en arriver là...) et se retrouver face à Marine Le Pen en 2017 en tête à tête ce qui, selon lui, lui permettrait d'être confortablement réélu.

A force de berner les citoyens de ce pays, François Hollande risque malgré tout de se prendre les pieds dans le tapis. En tout cas, s'il dissout et que Marine Le Pen se retrouve au 2e tour en 2017, je ne veux plus jamais entendre que c'est la Droite qui fait le jeu du FN !!