vendredi 15 mars 2013

Habemus Papam Franciscum

Crédits Photo : Reuters

Bonjour à tous !

Ad majorem Dei gloriam (1) : telle pourrait être la devise du nouveau Pape, François, puisque issu de la Societas Jesu, l'Ordre des Jésuites. Jorge Maria Bergoglio est le premier pape du genre. Il est également le premier pape des Amériques et le premier pape non européen, au sens moderne du terme, depuis Grégoire III (dont le pontificat se déroula entre 731 et 741). 
Nouvel état-civil, parcours atypique, origine exotique : avant même de faire connaître ses premières mesures ainsi que l'orientation générale de son pontificat, le nouvel évêque de Rome est assuré d'entrer dans l'Histoire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ses confrères du Sacré Collège ont frappé fort en cherchant un symbole, un homme qui pourrait relancer l'intérêt autour du catholicisme. Il n'était pas le favori de ce scrutin (Odilo Scherer, Angelo Scola, Peter Turkson, Luis Tagle ou encore Marc Ouellet avaient les préférences des bookmakers) mais il a su déjouer les pronostics en s'appuyant sur le précédent conclave de 2005 où, vraisemblablement, il avait été le plus sérieux rival de Joseph Ratzinger. 
Le premier point à expliquer, c'est ce que sa formation de jésuite a de spécifique. Cet ordre particulier est sans doute le plus exigeant pour ses membres : 2 ans de noviciat (au lieu d'une année dans les autres ordres) et 10 ans d'études en philosophie, sciences et théologie, entrecoupées de 5 années de professorat. La discipline et la hiérarchie y sont des plus rigoureuses. C'est un ordre prédicateur qui entend supprimer autant que possible les intermédiaires entre les croyants et Rome afin de rendre la religion accessible à tous. Cela s'est traduit concrètement dans la vie quotidienne de l'archevêque de Buenos Aires par sa volonté d'être toujours proche des plus démunis et une volonté d'ordinaire : il a refusé son domaine épiscopal pour un petit appartement près de sa cathédrale et n'hésitait pas à prendre le métro. En résumé, son règne pourrait être celui d'un retour à la simplicité évangélique dans l'Eglise avec la mise au pas de la Curie (le gouvernement du Vatican) et un exil des affaires prononcé à l'encontre de tous ceux qui auront porté atteinte à l'image du catholicisme (on pense aux pédophiles et à tous ceux qui concourent à blanchir de l'argent sale).
Les chantiers qui attendent le Pape François sont immenses : il doit redorer l'image de sa paroisse. Les moqueurs et les grincheux mentionneront notamment les agressions sur les mineurs. Rappelons que cela existe aussi chez les imams et les rabbins. Alors les progressistes qui réclament l'ordonnancement des femmes et, a fortiori, le mariage des prêtes pour mettre fin à ces crimes en seront pour leurs frais. Les curés ne sont finalement que le reflet des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs exploits et leurs horreurs. D'ailleurs, en parlant de progressisme, inutile d'attendre du nouveau Pontife qu'il se montre libéral sur le préservatif, le mariage homosexuel et j'en passe : il est nécessairement le gardien d'un dogme qui a pour but de protéger les Hommes des aléas de la société temporelle : l'Eglise reste, les modes passent. Et aujourd'hui, ces aléas sont la mondialisation, la marchandisation croissante de l'humain et le libéralisme sauvage. Après tout, même ces débauchés de Borgia ont maintenu une rigueur dans la pratique catholique. Cela ne changera pas aujourd'hui. François s'est même violemment pris le bec avec la présidente de son pays natal, Christina Kirchner, à propos du mariage gay. En revanche, soucieux du devenir des plus pauvres et des plus fragiles, il s'est montré favorable au baptême des femmes célibataires et des enfants nés hors-mariage.
Cependant, par honnêteté, il convient de faire état des reproches qui sont faits au successeur de Saint Pierre concernant son rôle supposé en faveur du pouvoir lors de la dictature militaire au pays de Maradona (1976-83). Des témoins apparaissent comme par magie, parlant de documents, de preuves irréfutables, pour établir que Jorge Bergoglio a autorisé l'arrestation de prêtres opposés au régime ainsi qu'à l'enlèvement de centaines de bébés. Soit. Mais on peut légitimement s'interroger sur la validité de ces preuves. Pourquoi ne sortent-elles que maintenant ? Pourquoi Bergoglio n'a-t-il jamais été inquiété par la justice de son pays, ni par la justice de la communauté internationale, toujours prompte à mettre son nez dans des affaires qui ne la regardent pas ? Une fois encore, en France en particulier, on oublie un peu trop souvent l'un des principes fondateurs de notre République : la présomption d'innocence. Puisque le nouveau Pape n'a jamais été mis en examen, arrêté ou condamné, il est innocent des faits qui lui sont reprochés. Point. Mais bon, vous me direz, les Français ont la nouvelle manie de soigneusement défaire tous les acquis républicains pour lesquels nombre de nos ancêtres furent massacrés. Un peu comme Pénélope. En moins sexy...
Pour conclure, évoquons un bref état des lieux de la catholicité dans le monde : l'Asie, l'Amérique et l'Afrique sont les moteurs de la chrétienté moderne. Un prélat issu de l'un de ces continents est donc chose normale. D'aucuns regretteront que le Pape ne soit pas africain : le problème, c'est que la confrontation avec l'Islam est forte sur ce continent, et que le pays qui aurait fourni un pape aurait risqué de basculer dans la guerre civile, notamment au Nigéria. D'autres regretteront, de même, qu'il ne soit pas asiatique : là encore, la prégnance d'un fort contrepoids, la Chine en l'occurrence, ne rend pas la chose aisée. La logique s'est donc tournée vers le Nouveau Monde. Tandis que l'Europe connait un recul constant parmi les croyants du Second Testament. Pourquoi ? Sans doute parce que notre terre de Cocagne nous a détournés d'un besoin constant en l'espoir que pouvait représenter la Bible. Et que notre contrée qui a vu naître tant de philosophes a tellement remis en question la pertinence des Ecritures que les Européens ont fini par s'en lasser. Enfin, les guerres de religion qui ont si souvent émaillé la Renaissance ont achevé de nous rendre sceptiques vis-à-vis d'une pratique abstraite qui exige de croire en quelque chose que l'on ne peut prouver. Logique. Imparable même. Est-ce une bonne chose ? Nul ne saurait le dire...

(1) : Pour la plus grande gloire de Dieu

mercredi 13 mars 2013

Quand les féministes perdent le sens commun

Militantes du mouvement Women Can Be Priests, Place St Pierre à Rome
Crédits Photo : Euronews

Bonjour à tous !

Alors que le Conclave a solennellement débuté aujourd'hui, il y a forcément des voix qui s'élèvent pour se faire remarquer : des athées qui dédaignent l'Eglise pour mieux s'ingérer dans ses affaires en réclamant un Pape "réformiste", des chansonniers pour tirer la moëlle humoristique de cette situation et...des femmes qui souhaitent, alors qu'elles sont catholiques pratiquantes - et donc supposées avoir intégré toutes les subtilités du Premier et du Second Testaments - voir l'une d'entre elles élue Pape. Ou Papesse. Car la seule façon que l'on a trouvé pour enrichir le vocabulaire français est de féminiser et/ou d'angliciser tous les termes possibles et imaginables. Il n'est pas venu à l'esprit de ses femmes, pourtant, que si Dieu (si il existe) a demandé aux hommes de le servir, c'est parce qu'il avait moins confiance en eux. Et que la raison pour laquelle c'est aux hommes qu'on demande tant de sacrifices (renoncement à fonder une famille, notamment), c'est pour les contrôler, les tenir en laisse pour éviter qu'ils ne s'éparpillent et ne commettent des actes répréhensibles. C'est le problème de nos sociétés d'aujourd'hui : à force de voir des injustices partout, on ne se pose plus la question de savoir pourquoi les faits existent depuis tant d'années, de décennies, de siècles. On veut le progrès, peu importe comment mais on l'exige. Alors que la Première Guerre Mondiale aurait dû interpeller sur les limites de ce progrès quand on s'est aperçu que toutes les merveilleuses inventions de la Révolution Industrielle pouvaient très facilement transformer un conflit en charnier.
Cette forme de féminisme n'est pas la seule à se manifester à tort et à travers : en Suède, dans certains comtés du pays, on demande aux hommes d'uriner assis (véridique) pour de soi-disants raisons d'hygiène. Bizarrement, en France, les femmes qui utilisent les toilettes publiques le font plutôt en rechignant tant l'hygiène y est incertaine. Et pour cause : poser son séant sur un siège qui en a vu passer tant d'autres dans la journée, même avec la meilleure Javel du monde, ce n'est pas très sain. Mais la Suède ne compte pas en rester là dans ses bêtises féministes : un couple a ainsi élevé son enfant sans lui révéler son sexe. Il n'a même pas de prénom ! Et je ne parle pas des institutions de puériculture, les crèches ou les écoles, où l'on oblige les enfants à faire des occupations unisexes. Le résultat de cette politique désastreuse ? La Suède est le pays d'Europe où le taux de suicide des hommes est le plus élevé d'Europe ! A force d'avoir émasculé ses vikings, le royaume scandinave les a condamnés à dépérir.
En France, l'arrivée au pouvoir de la Gauche et la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au Ministère de l'Egalitarisme (sa véritable dénomination) a clairement laissé une ouverture pour les féministes extrémistes. On les a vues fourbir leurs armes dans le "débat" (comprendre : monologue) sur le "mariage pour tous", et elles ont remis ça en blasphémant Notre-Dame de Paris quand Benoît XVI a annoncé son retrait de la fonction papale. Les Femen, puisqu'il s'agit d'elles, entendent montrer à la France qu'avec des seins nus on peut tourner les hommes en ridicule en leur faisant prendre conscience de l'odieuse audace d'être ce qu'ils sont. C'est-à-dire...des hommes. Ces furies venues d'Europe de l'Est qui ne possèdent aucune mesure, aucun respect, ni aucun sens des valeurs morales, sans parler de la décence la plus élémentaire, entendent forcer les hommes à s'excuser de ce qu'ils sont. Le torchon de Marcela Iacub est finalement venue parachever cette "oeuvre" qui a pour finalité de démontrer que l'homme doit se retirer et laisser le pouvoir aux femmes. Pour en faire quoi ? On ne sait pas. Mais elles le veulent. Du moins certaines d'entre elles. Le tout appuyé par la très discutable et discutée théorie du genre qui prétend nous enseigner que le sexe est un construit socio-culturel, un habitus comme dirait Bourdieu, et non une donnée biologique. Autrement dit, on ne conteste pas qu'untel soit brun, qu'unetelle ait les yeux bleus... Par contre on conteste la réalité de ses organes génitaux. Amusant. Et stupide. Mais il est difficile de faire entendre raison à ses totalitaires. Pourtant, des examens scientifiques révèlent que la conscience du sexe existe déjà chez le foetus : ceux de sexe masculin peuvent avoir des érections spontanées tandis qu'à la naissance, les bébés de sexe féminin ont tendance à se taire pour prêter attention aux pleurs d'autres nourrissons. Chassez le naturel il revient au galop !
Car ce qu'il serait bon d'expliquer, c'est qu'être un homme n'est pas qu'une somme de privilèges tandis qu'être une femme ne serait qu'une somme de corvées et de choses négatives : chaque sexe a sa fonction à tenir dans le bon fonctionnement de la société, chaque position a ses avantages et ses inconvénients. Etre un homme signifie travailler durement, parfois jusqu'à l'apparition d'un conflit (l'Histoire nous enseigne que ledit conflit est le plus souvent sanglant, des Jacqueries à Mai 68 en passant par la révolte des Canuts), devoir prendre et assumer des responsabilités et, surtout, être prêt à mourir au combat pour défendre sa patrie, sa famille, ses biens. En quoi cela constitue une position avantageuse ? En quoi est-ce un haut fait, une gloire, que de devoir s'éloigner des siens, ne pas pouvoir voir grandir ses enfants parce que le devoir appelle l'homme en dehors du domicile ? Si les femmes veulent la place de l'homme, qu'elles la prennent. Mais dans sa globalité. Toutefois, il serait injuste d'oublier que l'homme a pu, trop souvent, surestimer sa valeur et abuser d'une position qu'il jugeait dominante. Les nombreuses dérives, qui en découlent encore, sont certainement à l'origine de ce retour de manivelle. Un grand débat serein est plus que souhaitable. La société d'aujourd'hui semble pourtant privilégier l'affrontement et la violence, pour marquer les esprits. Dommage...