Bonjour à tous !
Afin d'être exhaustif concernant le bilan des JO, il convient de dresser également un constat sur le plan sportif. Plusieurs choses méritent d'être évoquées.
Ainsi, les USA reprennent la première place au classement des médailles, quatre ans après l'avoir abandonnée à la Chine, aux JO de Pékin. Complétant le podium, la Grande-Bretagne en éjecte la Russie pour la première fois !
La France, elle, gagne trois places et se retrouve 7e. Si les breloques sont moins nombreuses qu'à Pékin, celles du plus beau métal passent de 7 à 11. Un beau score dans un contexte où le succès sportif s'internationalise de plus en plus. Jamais autant de pays (52, de mémoire) n'avaient été récompensés lors d'une olympiade.
Il faut toutefois noter l'échec de certaines fédérations : l'escrime, qui revient fanny pour la première fois depuis les JO de Rome en 1960, l'équitation, ou la voile. Remercions la natation et le judo d'avoir su nous porter.
Quant aux athlètes, ces jeux ont consacré de nouveaux gabarits ce qui, d'un point de vue physiologique et sportif, est plus qu'intéressant. A tout seigneur, tout honneur, commençons par Usain Bolt qui, avec son longiligne 1m96 et ses gigantesques foulées à haute fréquence, a démontré qu'il n'était certainement pas fini et que les petits sprinteurs massifs étaient relégués aux oubliettes. Mention spéciale aussi pour le Kényan David Rudisha, à l'allure gracieuse qui nous a offert un 800m époustouflant, couru comme deux 400m à la file, et faisant passer le record du monde de la distance sous la 1'40". N'oublions pas non plus Renaud Lavillenie qui, avec son 1m80, n'est guère supposé franchir 6m à la perche. Et pourtant, avec 5m97, il a établi un nouveau record olympique, apportant à la France sa première médaille d'or olympique en athlétisme pour la première fois depuis Galfione en 1996. Déjà à la perche... Enfin, ayons tous une pensée pour l'extraordinaire Michael Phelps : 22 breloques, 18 en or, athlète le plus récompensé de l'histoire des JO : chapeau !
Néanmoins, il demeure un arrière-goût désagréable. Comme si quelque chose n'avait pas tourné rond. Ce quelque chose, c'est la réouverture sournoise du vieil antagonisme entre Anglais et Français par les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté. Entre la chute volontaire en cyclisme sur piste durant l'épreuve de vitesse hommes par équipes, l'aviron avec son problème mécanique déclaré hors limites et le scandale entourant l'élimination d'Alexis Vastine, sans parler du coureur britannique qui fit un faux-départ et qui eut, par on ne sait quel miracle, l'autorisation de se repositionner dans les blocks, il y a de quoi s'arracher les cheveux. Pas de doute, les Britanniques n'ont pas, à proprement parler, triché, mais ils ont joué avec les règles, réinventant le fair-play à leur sauce. Et je ne parle pas de l'outrage au sport commis par la sélection espagnole de basket-ball, perdant exprès son match contre le Brésil (baissant soudainement de pied alors qu'ils avaient copieusement mené les 3 premiers quarts-temps) afin de nous rencontrer en 1/4 de finale pour éviter Team USA jusqu'à la finale.
Bref, à Londres, la fête fut belle, les images de vrai sport, symbole de l'équité et de l'exploit, demeureront. Mais les milliards outrageusement dépensés dans un pays engagé dans une sévère récession économique ne peuvent ni ne doivent faire oublier le cynisme britannique ainsi que celui du CIO, tant pendant la cérémonie d'ouverture que pendant l'olympiade en elle-même.
Le pire c'est que ce n'est peut-être pas fini : en 2014, les JO d'hiver auront lieu à Sotchi, en Russie, station de sports d'hiver préférée d'un certain Vladimir Poutine. Enfin, l'important, c'est de participer paraît-il. Pauvre Baron, si il savait...