samedi 2 août 2014

Chrétiens de Mossoul : préservons le christianisme !

L'avancée des islamistes dans un Irak en proie au chaos
Crédits : google pictures

Bonjour à tous !

Si le conflit israélo-gazaoui occupe aujourd'hui les esprits, il est d'autres zones qui posent problème de par le monde, autrement plus violents et plus meurtriers pour les populations civiles que le Proche-Orient. Un chiffre pour illustrer mon propos : le géopolitologue Frédéric Encel avance que 95.000 personnes sont mortes depuis 1948 (essentiellement des hommes armés) depuis le début de la guerre en 1948 quand, en trois ans, la guerre civile syrienne a déjà fait plus de 150.000 morts. On le constate encore une fois, l'émotion n'est jamais bonne conseillère quand il s'agit d'analyser des faits avec justesse, objectivité et pragmatisme. Mais aujourd'hui, le conflit qui devrait nous concerner, nous Français et même, pour une fois que cela serait pertinent, Européens dans notre ensemble, c'est celui qui oppose les derniers Chrétiens d'Orient aux Jihadistes de tout poil, notamment ceux de l'EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant).

Oui, l'Europe, et la France surtout, est porteuse d'un héritage spirituel judéo-chrétien

Alors que de manière assez incompréhensible, depuis une trentaine d'années, la Gauche considère les Musulmans comme les derniers damnés de la Terre, laissant au passage sciemment de côté son héritage idéologique marxiste qui faisait de la religion l'opium du peuple, l'islam comme les autres, il s'agit ici de faire un court rappel historique. L'Europe s'est construite grâce et à travers le christianisme. Rappelons en effet que c'est le catholicisme qui a uni le Vieux Continent sous la bienveillance papale du Vatican sur une époque courant du concile de Nicée en 325 à la publication des Quatre-Vingt-Quinze Thèses de Martin Luther en 1517, où le protestantisme mettra alors l'Europe à feu et à sang. 
Si le catholicisme a une telle valeur dans l'Histoire de l'Europe, c'est pour plusieurs raisons : sur le plan séculier, le Vatican s'est posé durant tout son apogée comme un contrepoids essentiel au pouvoir des empereurs, rois, reines et autres princes. En effet, ceux-ci ne pouvaient pas faire tout ce qu'ils voulaient, car ils étaient chapeautés par une obéissance pleine et entière aux Ecritures. Il faudra attendre le Concordat de Bologne signé par François Ier (qui adoubera le gallicanisme, appellation savante d'un catholicisme "à la française" où le Roi de France aurait toujours le dernier mot) et le revirement d'Henri VIII en Angleterre (pour des affaires privées) pour voir l'hégémonie catholique mise définitivement en défaut.
Sur le plan régulier, signalons le rôle ô combien important joué par les monastères et les différents ordres qui les bâtirent et les entretinrent : quand la lèpre et la peste traversèrent nos territoires, ce sont les moines qui soignèrent les malades et même, dans le cas des lépreux, fondèrent des maladreries offrant un retrait pudique aux malheureux frappés de cette infamie. De plus, les ecclésiastiques participaient de l'éducation des populations civiles, étant originellement les seuls à savoir lire et écrire. Ils permirent, dans les limites imposées par les moyens de l'époque, de transmettre leurs connaissances en latin, grec, histoire, philosophie et autres sciences. Enfin, grâce à leur travail de fourmi et à la persévérance des copistes, ils nous ont permis de transmettre au fil des siècles des textes parfois très anciens qui permettent aux historiens d'aujourd'hui d'avoir quelques sources à disposition, indispensables pour nous faire connaître des époques mal connues et où l'écriture était la seule source disponible, avec l'iconographie. L'un des plus célèbres d'entre eux fut Grégoire de Tours qui, au VIe siècle, rédigea une oeuvre monumentale portant notamment sur l'Histoire des Francs.
Enfin, de manière générale, le catholicisme doit se comprendre comme la religion de la deuxième chance, celle qui offre la possibilité de se racheter à condition de faire amende honorable en toute sincérité. En cela, elle se démarque des autres car elle offre un réel espoir, celui d'un Paradis pour les âmes défuntes à condition de s'être bien comporté ou de s'être repenti de ses fautes. La mort avait donc une dimension bien moins angoissante qu'aujourd'hui. Nous qui ne croyons plus en rien avons peur de la mort, la craignons, la redoutons alors qu'elle fait partie de la vie. Hélas, sans espoir d'un monde meilleur au-delà, fut-il fantasmatique, elle provoque aujourd'hui un farouche refus accompagné de considérations pour le moins surprenantes qui posent la question de notre devenir civilisationnel.

Les Chrétiens d'Orient, une bien vieille communauté à préserver

S'il y a toujours eu des Chrétiens en Orient depuis l'aube du Christianisme, c'est évidemment la fondation de l'Empire Romain d'Orient en 330 qui permet à la religion du Christ de se propager et de s'installer durablement dans cette partie du Monde. De tradition plus orthodoxe, on retrouvait jusqu'à récemment des communautés en Irak, en Turquie, dans le Caucase, ou en Syrie. Cependant, le 11-Septembre va tout changer : Al-Qaïda poussant à la vengeance américaine, l'US Army a, sans doute malgré elle, du moins souhaite-on le croire, provoqué un bouleversement irrémédiable de la région dont on mesure encore les conséquences aujourd'hui, notamment avec les printemps arabes à partir de 2011. Le chamboulement le plus profond est sans nulle doute ce qui s'est passé en Irak, où nous ne pleurerons pas la mort de Saddam Hussein. Néanmoins, force est de constater qu'aujourd'hui le pays est plongé dans le chaos, sans plus aucune unité nationale, des attentats meurtriers tous les jours, le réveil d'un conflit pluri-séculaire entre Chiites et Sunnites, la délégitimation permanente de gouvernements provisoires soutenus par l'Occident et pour finir la partition du pays avec des Jihadistes de l'EIIL qui rêvent de rétablir un califat.
La principale conséquence, on l'a vu il y a peu, c'est le sort réservé aux Chrétiens de la ville de Mossoul, dans le Nord du pays : ceux-ci furent chassés ou contraints à un choix déchirant, à savoir payer un impôt très lourd (le dhimmi) ou se convertir et renier ainsi leur foi. Les récalcitrants sont eux, condamnés au massacre. 

Le vrai visage de l'Islam

A l'heure où l'on nous présente l'Islam comme une religion de paix et de tolérance, j'estime pour ma part que celui-ci nous montre ici son vrai visage : combien de versets, dans le Coran, propagent la haine des Juifs et des Chrétiens, le fait qu'il faille les détruire ou autres aimables barbaries du genre ? Personne ne peut nier cela, pas même les Musulmans. C'est d'autant plus grave qu'à l'inverse du Judaîsme, rapporté aux hommes par Moïse, et le Christianisme, rapporté aux hommes par les apôtres, l'Islam est censé venir directement de Dieu, sans intermédiaire, Mahomet étant un prophète mais pas un annonciateur de la Foi selon Allah. On a vu, aux VIIe et VIIIe siècles, ce qu'un Islam conquérant pouvait donner, lui qui occupa toutes les rives de la Méditerranée, perdurant même en Espagne jusqu'en 1492. La volonté de restaurer un califat a donc de quoi inquiéter, et ce alors que les Chrétiens d'Orient sont présents sur zone depuis bien avant l'Hégire, en 622. 
Quelles solutions restent-ils à ces malheureux ? Evidemment, il faut les soutenir ardemment, car c'est toute une partie de notre héritage civilisationnel qui risque de s'effondrer si leur départ est acté. Le premier réflexe serait de les accueillir sous nos latitudes, attitude charitable s'il en est. Cependant, cela acterait leur départ définitif et aurait des retombées négatives sur le long terme. Si l'Europe veut enfin démontrer qu'elle sert à quelque chose, qu'elle a une légitimité quelconque, c'est maintenant qu'elle doit agir en envoyant des forces militaires sécuriser la zone et permettre ainsi aux Chrétiens de Mossoul de vivre leur foi en toute quiétude. Mais on peut déjà parier qu'elle n'osera pas, cela lui important peu. Désormais, l'Europe montre sa vraie face en matière de politique étrangère, celle de la couardise où elle se range systématiquement du côté du plus fort, ou du moins, de celui qui possède l'avantage numérique le plus évident et qui sait le mieux manipuler les médias. Et à ce petit jeu, les islamistes sont très forts car le NPA n'appellera pas à braver des interdits pour manifester en faveur des sacrifiés de Mossoul. Ce n'est pas assez vendeur auprès d'une jeunesse consumériste au possible, élevée sans aucune dignité et avec pour seul mot d'ordre celui de la compassion et de l'émotion facile, croyant bien stupidement reprendre les grands combats sociaux de ses illustres aînés. Pendant que la Gauche se chamaille pour savoir qui est l'héritier de Jaurès, 100 ans jour pour jour après sa mort, on peut les rassurer en mettant tout le monde d'accord : personne ne peut avoir cette prétention. 
Quant à la faiblesse patentée de notre diplomatie et de notre détermination, on pourra lui laisser porter la responsabilité de la terrible destinée de ceux qui ont eu le tort de croire au Christ au mauvais endroit, au mauvais moment...