lundi 24 décembre 2012

Bilan 2012 (1/2) France

Bonjour à tous !

En cette fin d'année, et juste avant la distribution des cadeaux sous le sapin, je vous propose une petite rétrospective commentée de l'année qui s'achève. Cela aura lieu en 2 parties : une partie pour la France, une autre pour l'international.
Commençons donc par notre beau pays dont la principale information est bien sûr que la sortie de crise n'est pas pour tout de suite. Avec un taux de chômage tutoyant allègrement les 10% (et encore, sans tenir compte des emplois précaires : intérimaires, CDD de moins de 6 mois et temps partiels), la croissance est nulle, la dette atteint 90% du PIB (soit 1900 Mds € en valeur) et 2 grandes agences de notation sur 3 ont décidé de nous retirer notre AAA, sésame parmi les sésames pour emprunter à taux préférentiel sur les marchés financiers.
Si la situation économique n'est pas rose, que dire de la situation politique ? A crise exceptionnelle, nous étions en droit d'attendre une campagne présidentielle à la hauteur et nous fûmes déçus. Déçus par le manque d'idées et par les programmes creux partout sur l'échiquier politique. Les Verts se sont tiré une balle dans le pied en désignant Eva Joly candidate. Le Front de Gauche, regroupant le PCF et le Parti de Gauche, a misé sur un Mélenchon gouailleur et hargneux pour mieux masquer ses incohérences et ses insuffisances. Fidèle à son habitude, l'extrême-gauche s'est prétendue la voix du peuple et des miséreux et, fidèle à son habitude, a vu son électorat prendre la poudre d'escampette pour l'extrême-droite et le FN. Un FN dont la candidate, Marine Le Pen, a fait preuve d'insuffisances sur le plan économique pour faire un score beaucoup plus important d'autant qu'une partie de son score est due, mathématiquement, à l'écroulement de François Bayrou : leurs scores étaient inversés à la Présidentielle de 2007. Enfin, Sarkozy avait bien mal commencé sa campagne en voulant se recentrer et en se présentant comme un libéral et un européiste convaincu. Se voyant dévisser dans les sondages (-10 pts par rapport à Hollande à quelques semaines des élections), il a fort heureusement redressé la barre en montrant l'image d'une droite souverainiste, sociale et indépendante de Bruxelles et des marchés. Malheureusement pour l'ancien Président, nul n'était dupe, notamment à cause de son bilan qui montrait qu'il n'avait pas tenu parole : l'immigration légale n'a jamais été aussi forte que sous son mandat (200.000 entrées par an, plus encore que sous Jospin : la presse avait bien tort de dénoncer son soi-disant populisme), il a finassé pour faire adopter sous une autre forme le projet de Constitution européenne pourtant rejetée par les Français lors du référendum de 2005 et il a clairement abandonné les classes populaires pour aller fricoter avec la Merkel. Donc il a perdu, logiquement, tout en limitant la casse. 
Et puis il y a François. Ah, François, l'homme qui croit que les Français ont voté pour lui par choix, par envie alors qu'ils ont juste voté contre le candidat sortant. Il nous a promis du changement pour finalement nous faire de l'UMP de Gauche : on signe le traité avec Merkel qui avait été négocié par Sarkozy, on augmente la TVA comme Sarkozy l'avait envisagé alors qu'on le dénonçait pendant la campagne, etc, etc. Et pour faire passer la pilule, on met la France sans dessus dessous en promettant le mariage et l'adoption pour tous. Ne manquent plus que l'euthanasie et la dépénalisation du cannabis pour vivre dans un paradis de la jouissance immédiate, sans contraintes ni responsabilités. Pourquoi pas ? Après tout, puisqu'on nous fait bien comprendre que de toute façon on ne sortira pas de la crise à moins d'un miracle c'est une façon (lâche !) de voir les choses. Oh, bien sûr, on envoie les courageux Montebourg et Valls en première ligne se faire allumer par la critique alors qu'ils se démènent comme des beaux diables. Mais rien n'y fait. On n'y croit plus. Peut-on s'en sortir ? Reste-t-il des raisons d'y croire ? Peut-être. Mais ça passera de toute façon par une autre politique, et en arrêtant de prendre les Français pour des idiots. Car viendra le temps où ça ne fonctionnera plus. Et là, Marine Le Pen, en dépit de ses carences et de son opportunisme sera au second tour en 2017. On viendra taper sur la Droite car elle aura, prétendument, attisé le feu de la haine. Sauf que cette excuse éculée ne fonctionnera plus, car il y aura de fortes chances pour que l'UMP, après son spectacle lamentable qu'elle donne depuis 6 semaines, ait littéralement implosé. On se demande comment Hollande et Ayrault se sortiront de cette ornière...

A suivre, début 2013 : les prospectives pour la France