jeudi 19 juin 2014

Une Histoire de la Coupe du Monde (4) Les Années 70

Bonjour à tous !

4e volet de notre épopée à travers l'Histoire de la Coupe du Monde avec les années 70, qui virent l'apogée de Pelé, la malédiction de Cruyiff et l'avènement de Platini.

1970 : le sacre d'une équipe de rêve

Ils l'avaient mauvaise, les Brésiliens, après leur élimination en 1966 au premier tour de la Coupe du Monde anglaise. Résultat : des mois de préparation en altitude pour se préparer à un Mundial mexicain qui s'annonce éreintant avec un redoutable combo chaleurs et altitude. Personne encore ne se doute vraiment de ce que les Brésiliens préparent à leurs adversaires. On annonce plutôt la RFA parmi les favorites, avec le redoutable Gerd Mûller en pointe, et toujours Beckenbauer en guide tactique. Une RFA revancharde après la finale perdue dans les circonstances rocambolesques déjà évoquées ici contre l'Angleterre. Cette édition regroupe 9 équipes européennes (sans la France), 2 équipes de l'Amérique du Nord et Centrale, 3 équipes d'Amérique du Sud (sans l'Argentine !), 1 équipe d'Asie (Israël, qui n'a pas encore demandé son rattachement à la zone Europe) et une équipe africaine, le Maroc en l'occurrence.
Au premier tour, le Brésil ne fait pas de détails, avec trois victoires en trois matchs, dont une fameuse victoire 1-0 contre l'Angleterre et l'arrêt du siècle de Gordon Banks sur une tête de Pelé. En 1/4 de finale, le Mexique est sorti par l'Italie sans ménagement, l'Uruguay et le Brésil se qualifient également. Les Allemands obtiennent leur revanche en éliminant les Anglais 3-2 après prolongations. 
Les demi-finales offrent un superbe spectacle, notamment avec le légendaire RFA-Italie, gagné 4-3 après prolongations par les Transalpins (1-1 après 90 minutes). Un match de folie qui verra Beckenbauer tenir bon malgré...un bras en écharpe. Dans l'autre demi-finale, les Brésiliens gagnent 3-1 et prennent une petite revanche sur la défaite de 1950. Pelé tente un grand pont sans contact sur le gardien adverse, Mazurkiewicz, mais manque de marquer de peu. Le Brésil est en feu et on voit mal comment le titre pourrait lui échapper. Et effectivement, en finale, les Brésiliens finissent par prendre la mesure physique et technique des Italiens, même si ces derniers ont vaillamment résisté. 4-1, score final, avec un but exceptionnel du capitaine Carlos Alberto. Le Brésil de 1970 est à ce jour la seule équipe à avoir à la fois su concilier son statut de favori avec un jeu offensif ambitieux et de grande qualité. 

1974 : malheureux Bataves

1971, 1972, 1973 : trois années, et trois victoires de suite de l'Ajax Amsterdam en finale de la Coupe des Clubs champions. Un triplé encore inédit, réalisée par une équipe parfaite en tout point et qui met sur pieds un projet de jeu jamais vu alors : le football total. Un schéma qui permet à n'importe quel joueur de jouer à n'importe quel poste grâce à un coéquipier systématiquement au soutien. De quoi faire tourner chèvre n'importe quelle équipe adverse. En 1974, et bien que le Bayern ait remporté, lui aussi, le premier titre d'une nouvelle trilogie européenne, les Oranje sont favoris, emmenés par le magnifique Johann Cruyiff. Le célèbre numéro 14 va faire rendre gorge à tous ses adversaires sans coup férir. 
Lors de cette édition, la France est toujours absente, l'Argentine est de retour et l'Afrique Noire est présente pour la première fois avec la qualification du Zaïre, l'année (est-ce une coïncidence ?) où Ali a mis KO Foreman lors du plus grand combat de boxe de l'Histoire à Kinshasa, chez Mobutu. 
8 stades, pas moins, sont retenus pour cette compétition qui expérimente pour la première fois une nouvelle formule : 4 poules de 4 équipe, et les 2 premières de chaque poule sont qualifiées pour un deuxième tour où les 8 survivants sont répartis en 2 nouvelles poules de 4. Le vainqueur de chaque poule joue la finale, les deux deuxièmes jouent la finale 3e place. 
le 1er tour est marqué par l'étonnante défaite, sans conséquence toutefois, de la RFA face à la RDA sur le score de 1-0. Dans le groupe 2, trois équipes terminent avec 4 points (2 victoires, 1 défaite) : la Yougoslavie, le Brésil et l'Ecosse. Mais à la différence de buts, les Highlanders sont éliminés. Les tenants brésiliens ont eu chaud. Dans le groupe 3, les Néerlandais, qui participent pour la 1e fois depuis 1938, ne se qualifie qu'au 3e match, après avoir concédé le nul 0-0 contre la Suède. Enfin dans la poule 4, l'Italie est éliminée, l'Argentine se qualifie de justesse derrière la Pologne qui a survolé les débats. 
Au deuxième tour, les Pays-Bas se retrouvent aux prises avec le Brésil, la RDA et l'Argentine : 3 victoires en 3 matchs, et une différence de buts de +8. Les malheureux Brésiliens ne peuvent suivre le rythme et terminent 2e. Dans l'autre groupe, c'est la RFA qui mène la danse avec 3 victoires en 3 matchs et une différence de buts de +5, devant la courageuse Pologne. Ces derniers termineront d'ailleurs 3e en battant les Brésiliens. 
En finale, les Pays-Bas obtiennent un pénalty après 1 minute de jeu, sans que les Allemands aient réussi à toucher le ballon ! But de Neeskens. Les Oranje ont alors le tort de gérer leur avantage. A la 26e, les Allemands obtiennent un pénalty, lui aussi transformé par un homme d'une grande délicatesse, Paul Breitner. Finalement,, la délivrance arrive pour les Blancs juste avant la pause où le magicien Müller arrive à transformer une passe pourrie en balle de but. 2-1, le score ne bougera plus en 2e mi-temps et les Allemands, pour la 2e fois après 1954, gâchent les espoirs des amoureux du ballon rond.

1978 : à la gloire des généraux argentins

En 1976, le coup d'état permet au Général Videla de prendre le pouvoir en Argentine, désignée pour organiser la Coupe du Monde de 1978. Cette édition voit le retour de la France pour la 1e fois depuis 1966 après une qualification au couteau contre la Bulgarie. L'avènement de la génération dorée de Platini. C'est également la première apparition de l'Iran, 1 an avant la révolution islamique qui emportera le Shah d'Iran. 
Pour cette Coupe du Monde, la formule est la même que lors de la précédente édition et les Français se retrouvent dans un groupe dantesque, avec la Hongrie (qui n'est alors plus ce qu'elle était), l'Italie et l'Argentine. Les Pays-Bas quant à eux, se rendent en Argentine sans Cruyiff, victime d'une prise d'otages à son domicile en Espagne et gravement traumatisé. 
La France se montre généreuse mais perd malgré tout 2-1 contre l'Italie et l'Argentine avant de battre la Hongrie 3-1 pour l'honneur dans le dernier match. Un match que les Bleus disputeront en maillots rayés blancs et verts, tuniques prêtées par une équipe locale après que l'arbitre eut jugé de la trop grande proximité entre les équipements tricolores et magyars. Dans la poule 2, la Pologne continue sur sa lancée de 1974, en se qualifiant devant la RFA. L'Autriche, dans la poule 3, termine 1e devant le Brésil à la différence de buts tandis que la grosse cote vient de la poule 4 où les Péruviens dominent nettement les débats devant de pâles Néerlandais, pas encore vraiment dans leur compétition. 
En revanche, au 2e tour, c'est une autre affaire : les Pays-Bas écrasent l'Autriche 5-1 et battent l'Italie 2-1, mais ne réussissent pas à prendre leur revanche sur la RFA (2-2). Sans conséquences. Les Néerlandais arrivent nettement en tête et joueront leur 2e finale d'affilée. Dans l'autre groupe, c'est beaucoup plus confus. Le Brésil est en tête avant le dernier match opposant l'Argentine au Pérou, dont le gardien est d'origine...argentine. L'Albiceleste doit marquer quatre fois pour se qualifier. 90 minutes plus tard, les Andins sont passés au laminoir (6-0) dans une ambiance de suspicion générale délétère. 
En finale, après que le Brésil remportât la 3e place 2-1 contre la Squaddra, les Argentins mirent une pression d'enfer sur les Néerlandais, afin de les laisser le plus longtemps possible soumis à la pression d'un public particulièrement hostile. Les Argentins s'imposent finalement 3-1 après prolongations laissant vierge de sacre mondial la plus belle équipe des années 70, dans une ambiance déplorable. Une grande défaite pour le football...