dimanche 29 décembre 2013

Bilan 2013 : Obama regarde la Chine, l'Amérique du Sud dans tous ses états, Poutine homme de l'année

Crédits Photo : Wikipedia

Bonjour à tous !

2013 se termine, c'est donc l'heure du bilan. Et comme c'est à la mode, j'ai décidé moi aussi de publier un palmarès. J'ai choisi de retenir trois catégories : évènement, pays et personnalité. Pour chacune de celles-ci, j'ai retenu ce qui a marqué l'actualité sur cette année civile. A l'instar de Time Magazine, je ne porterai pas de jugement critique sur les vainqueurs de ce palmarès, j'expliquerai simplement en quoi ils ont affecté notre existence.

Evènement de l'année : Obama délaisse le Moyen-Orient pour la Chine

A mon sens, trois évènements ont marqué ces douze derniers mois : l'adoption de la loi du mariage dit pour tous, la mort de Nelson Mandela et le changement de braquet dans la politique extérieure américaine. Concernant les deux premiers, je me suis déjà exprimé longuement sur le sujet, je vous renvoie donc à mes précédents articles. Concernant le dernier cité, il convient de s'y attarder plus longuement. C'est assez simple en fait : on a vu Obama refuser de s'engager en Syrie et s'empresser de saisir la main tendue par le nouveau régime iranien pour comprendre que quelque chose avait changé à Washington. Finies les interventions intempestives dans le Golfe Persique. Les USA sont désormais quasi-autosuffisants en hydrocarbures et la grave crise automobile de la fin des années 2000 a fait diminuer drastiquement leur consommation d'essence. La péninsule arabique et le conflit israélo-palestinien ne sont donc plus des enjeux majeurs pour l'Oncle Sam. En revanche, la Chine, avec sa politique monétaire agressive, son impérialisme retrouvé en Mer de Chine (menaces régulières sur Taïwan, tensions avec le Japon concernant les Iles Senkaku notamment) et le fait que ce sous-continent détienne l'essentielle de la dette américaine justifie que le locataire de la Maison Blanche s'y consacre pleinement. Une preuve ? L'US Army a, en prenant tout son monde de court, décidé de montrer les muscles en faisant survoler les Iles Senkaku par plusieurs de ses appareils il y a à peine quelques semaines. Pour exister, la Bannière Etoilée a toujours besoin d'un adversaire identifié qui la stimule : il y eut l'URSS, puis le Mur est tombé. Al Qaida, puis Ben Laden a été tué. Désormais c'est la Chine, ses usines géantes, sa course à l'armement et son trésor de guerre engrangé en exportant à tout-va. L'Empire réussira-t-il encore à l'emporter contre les "méchants" ? La suite en 2014.

Pays de l'année : l'Uruguay légalise complètement le cannabis, de sa culture à sa vente

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que je pensais de la dépénalisation du cannabis dans un article expliquant les méfaits qui découleraient de l'ouverture d'une salle de shoot en plein Paris. Pourtant, un pays s'est offert un sacré coup de pub en étant le premier au monde à totalement institutionnaliser la production et la vente de cette plante si particulière. Besoin de doper le tourisme ? Ou bien simple nécessité de s'affirmer face aux deux mastodontes locaux que sont le Brésil et l'Argentine ? En tout cas, il y a fort à parier que les belles âmes à l'origine de ce pari farfelu ne tarderont pas, d'ici quelques années, à regretter leur largesse législative. L'Homme n'est, par nature, pas taillé pour la permissivité. Enfin, tant qu'ils ne donnent pas de mauvaises idées aux "progressistes" de chez nous, c'est tout ce que je leur demande. 
Pour compléter ce palmarès des pays de l'année, je citerai également le Brésil qui semble perdre la tête : ce pays de football, qui vit, dort et mange pour le ballon rond, a finalement été rattrapé par la réalité de son éveil économique. Les favellas demeurent surpeuplées, la criminalité est à son plus haut, les infrastructures manquent, notamment en terme de transport, et les inégalités de développement entre les mégapoles du littoral atlantique et le reste du pays sont criantes. L'attribution, coup sur coup, du Mondial 2014 et des JO 2016 apportent un éclairage cruel sur les difficultés de ce pays. Enfin, le 3e pays de ce palmarès, c'est l'Afrique du Sud. Après la mort de Mandela, il y a fort à parier que les Blancs ne subissent le même triste sort que ceux du Zimbabwe voisin. Madiba avait compris que la majorité de la richesse du pays venait des Blancs. Une des raisons qui l'avait poussé à ne pas réclamer vengeance. Il n'y a jamais de grandeur d'âme totalement innocente. La corruption du pouvoir, l'insécurité permanente et le ralentissement économique pourraient chasser l'ANC du pouvoir et y amener un clone de Robert Mugabe. Et le pire serait alors à craindre...

Personnalité de l'année : l'ours russe rugit encore !

Avant d'évoquer le vainqueur de cette catégorie, accordons un coup de projecteur aux places d'honneur. A la 3e place, Christiane Taubira qui aura autant brillé par son éloquence et son intelligence que par sa capacité à mettre le pays à feu et à sang. Les bien-pensants auront beau penser que la Manif pour Tous est morte et enterrée, je suis persuadé qu'ils vont trop vite en besogne. Il y a quelque chose de pourri dans le Royaume de France - pour paraphraser Shakespeare. Quelque chose qui s'est enraciné encore plus profondément après la mort de Clément Méric. Le flicage opéré par les gendarmes de la pensée unique tel Bruno Roger-Petit montre chaque jour davantage que la liberté de parole garantie par notre Démocratie n'est désormais plus qu'un vain mot. Au moindre dérapage, Najat Vallaud-Belkacem, Osez le Féminisme ou SOS Racisme dégainent la citation à comparaître. Quelle République peut vivre de la sorte ? Pas la nôtre en tout cas !
Deuxième du classement, le Pape François. En vrai bon jésuite, il a redonné de la modestie à l'Eglise romaine, ainsi qu'à sa fonction. Il a également adopté un discours résolu et sans doute sincère contre la finance sauvage et ses dérives. Mais il s'est également révélé habile communicant concernant l'éventualité d'une modification à la marge du Dogme. Sauf que cela n'arrivera pas. En témoigne son amitié avec son prédécesseur, Benoît XVI, certainement pas connu pour son progressisme, au sens socialiste du terme. De plus, son âge avancé et sa santé fragile démontrent qu'il n'a pas été élu pour assurer un pontificat qui pourrait s'inscrire sur la durée. Il a donc parfaitement conscience qu'il a été choisi pour garantir la bonne tenue de la maison jusqu'à son successeur. Ne doutons pas qu'il saura s'acquitter de cette tâche avec talent, en ancien veilleur de nuit qu'il fut !
Enfin, premier de mon classement, Vladimir Poutine ! Pourquoi ? Parce qu'il a su mettre au pas les velléités occidentales d'ingérence en Syrie, qu'il a poussé à la roue pour une négociation avec les Iraniens et qu'il a réussi à détourner l'Ukraine du miroir aux alouettes qu'est l'Union Européenne. Il a réglé 2013 à son tempo, sans se presser, parlant les yeux dans les yeux avec Barack Obama, comme aux plus belles heures de la Guerre Froide et garantissant ainsi, avec l'émergence de la Chine, de l'Inde et de l'Amérique du Sud, une multipolarisation du Monde, comme on en avait plus vu depuis le Traité de Westphalie. Une nécessité qui évite ainsi la concentration des pouvoirs entre les mains d'une seule puissance. Sur le plan intérieur, Poutine a su se montrer impitoyable envers les tenants du politiquement correct en condamnant la propagande homosexuelle, en punissant ces poules écervelées de Femen et de Pussy Riot et en montrant à l'Occident que l'ingérence dans les affaires d'un pays n'est pas un droit mais une violation de souveraineté. N'en déplaise aux geignards qui quémandent après un boycott de Sotchi sous le prétexte que les homos seraient maltraités outre-Caucase. Poutine incarne le vrai pouvoir, celui d'un homme élu par le peuple et qui bénéficie donc d'une légitimité démocratique pour appliquer sa politique. Une leçon pour nos dirigeants d'Occident ramollis qui se contentent d'appliquer les directives des technocrates non-élus de Bruxelles. Rappelons tout de même qu'avant sa première élection en 2000, Eltsine avait quasiment vendu la Russie aux Américains, facilitant l'émergence d'hommes d'affaires véreux qui avaient ruiné le pays comme Mikhaïl Khodorkovski, présenté à tort comme un opposant courageux au Maître du Kremlin. Non, le seul adversaire de Poutine aujourd'hui, c'est la fragilité de son économie avec une croissance faible (inférieure à 2%) qui pourrait rendre le pays moins indispensable à la table des discussions internationales. Une faiblesse à relativiser toutefois : la Russie n'a jamais eu besoin d'une économie flamboyante pour s'affirmer car elle s'appuie sur un véritable esprit patriotique. Et puis la découverte récente d'importantes mines de diamants en Sibérie lui assurent des lendemains qui chantent, sans aucun doute !

Ainsi se termine ce bilan 2013. Bonnes Fêtes de fin d'année à tous et rendez-vous en 2014.