mercredi 7 janvier 2015

Nous nous relèverons !



Ils s'appelaient Charb, Cabu, Tignous, Volinski... Ils étaient journalistes, dessinateurs, humoristes... Charmants parfois, mal élevés de temps en temps, parfois lourds, parfois subtils... Mais tellement drôles ! Avec eux, sont morts des gens moins connus mais aussi des policiers qui devaient les surveiller. Car oui, en 2015, s'exprimer librement en France exige une protection policière. Parfois ce n'est pas assez. Espérons que cela suffira pour Michel Houellebecq, au sujet duquel la presse nous informait dans le courant de la journée qu'il serait dorénavant, à son tour, placé sous protection policière.
1789-2015. 226 ans pour rien. Parce qu'en France, dans notre pays, certaines personnes refusent d'intégrer notre droit à rire, discuter, argumenter, se chamailler, s'engueuler. Cela ne se finit pas forcément par un banquet de sangliers sous les étoiles (65 millions de convives, trop de vaisselle après), mais on finit toujours par retomber sur nos pieds. Pourquoi ? Parce que nous sommes Français. Cela fait des décennies entières, au moins depuis la Révolution au fond, que les pays étrangers nous regardent avec cet air mi-amusé mi-craintif. Ils nous voient comme des râleurs impénitents, bons vivants, patauds, fainéants... Bref l'image d'Epinal rabelaisienne qui, comme toutes les rumeurs, repose sur un fond de vérité, convenons-en. Mais ils admirent aussi notre Histoire, notre patrimoine, notre culture, nos héros et, quelque part, notre capacité à faire fi de tous les dangers pour tenter notre chance, vaille que vaille : impossible n'est pas français.
Le génie français, le french flair, cette capacité à renverser la table, c'était aussi Charlie Hebdo qui, à sa façon bien particulière, a toujours su dire merde aux autres, et aux cons surtout.
Oh, bien sûr, politiquement, votre serviteur ne partageait pas toujours les mêmes idées qu'eux. Mais comme le dit si bien et avec tant de passion Elisabeth Lévy, cela nous donne justement le droit à la dispute civilisée.
Debout, les deux pieds dans la merde, le coq gaulois n'a pas fini de chanter messieurs les terroristes de tout poil. Allahu Akbar avez-vous osé crier ? Certes, Dieu - s'il existe - est grand ; mais vous, vous êtes petits, tout petits, minables, insignifiants.
Nous vous écraserons. Pas forcément par les armes. Mais par notre indifférence, notre verbe, notre élégance et notre génie. 
Le Président a parlé d'unité nationale : c'est une locution qui doit être suivie d'effets. Remercions messieurs Chalgoumi et Boubakeur d'avoir pris la parole en ce sens. Veillons, ensemble, à la sécurité de nos concitoyens. Et demandons à nos pouvoirs publics de réhausser les budgets de défense et de sécurité. Pas pour faire la guerre, encore une fois. Mais pour notre sécurité, droit élémentaire dans une démocratie comme la nôtre.
Ils veulent nous diviser : restons unis. Ils veulent nous mettre à genoux : restons debout. Ils pensent avoir tué Charlie Hebdo : ils l'ont rendu immortel.
Nous sommes la France, nous sommes les Français, et ensemble, nous nous relèverons !

Requescant In Pace...