Bonjour à tous !
Elles sont deux. Deux pasionarias de la politique-spectacle à démontrer, ou à avoir démontré, dans leurs dires et dans leurs actes, à quel point la Justice est mal en point dans notre pays.
Commençons les présentations : à ma droite, l'actuelle Maire du VIIe Arrondissement de Paris, députée européenne à ses heures perdues (c'est-à-dire pas très souvent), ancienne protégée de Nicolas Sarkozy : Rachida Dati, qui occupa le portefeuille ministériel de 2007 à 2009. Son principal fait d'armes politique : avoir réussi à se mettre à dos l'ensemble de la magistrature pour la réforme de la carte de la Justice. Le seul problème, c'est qu'elle n'était qu'un bouc-émissaire du duo Sarkozy-Guéant. Mais ça, les médias n'en ont eu cure. Elle a pris. Cher. Au point de sauter comme le fusible idéal qu'elle était à la première occasion et d'être remplacée par la plus expérimentée et plus consensuelle Michèle Alliot-Marie. A ma gauche maintenant, l'ancienne candidate à la Présidentielle du Parti Radical en 2002, Christiane Taubira, celle que l'on accusa à l'époque d'avoir fait perdre Jospin en créant une inutile dispersion des voix au 1er tour, revient en force de sa Guyane natale pour s'installer Place Vendôme après la victoire de François Hollande, pourtant ami de longue date de l'infortuné Rétais. A se demander ce qui a pu motiver un tel pardon. Son principal fait d'armes depuis son arrivée : pèle-mêle vider les prisons en mettant notamment fin aux peines-planchers (les familles des victimes apprécieront), s'occuper du fumeux mariage pour tous (en même temps, si le PS compte sur Mme Bertinotti pour mettre en place cette réforme, elle ne verra jamais le jour, tant elle brille par son incompétence) ou encore faire en sorte que Patrick Buisson, ancienne éminence grise de Sarkozy, soit trainé devant les tribunaux. Anticor, association créée en 2002 et visant à éradiquer la corruption, reproche en effet à celui-ci d'avoir commandité illégalement certains sondages, auprès du même institut qui plus est, et ce durant la durée de la mandature du Président UMP. Le seul petit problème, c'est que Mme Taubira fait partie du comité de parrainage d'Anticor, la rendant à la fois juge et partie dans cette affaire et niant sciemment le principe pourtant élémentaire de la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu. Et qu'elle oublie aussi de jeter l'opprobre sur Mitterrand, pourtant spécialiste de ce genre d'exercice lorsqu'il effectua ses deux septennats rue du Faubourg Saint-Honoré.
Alors voilà, elles ne laissent pas indifférentes, ces deux personnes. Elles brillent par leur incompétence, leur capacité à attirer le buzz médiatique sur elles. Même quand elles ne sont plus en poste : ainsi Mme Dati remue-t-elle ciel et terre pour subitement trouver un père à sa fille. Et s'offusque, après avoir cherché pathologiquement à se mettre en avant, que la presse se permette de juger son attitude. Le monde à l'envers. Si on veut se faire l'avocat du diable et chercher la raison profonde de leur nomination, elle se résume sans doute en un mot : diversité. Eh oui, au nom de la sacro-sainte diversité, dorénavant, lorsque l'on compose une équipe gouvernementale, on ne regarde plus les CV, les mérites, les hauts faits, non on regarde le sexe et la couleur de peau, l'origine. Pour s'assurer de ne vexer personne, de ne pas se faire sauter à la gorge par les trop nombreuses associations anti-racistes (grassement subventionnées par le contribuable qui plus est). Et après l'on s'étonne que dans un monde où l'éphémère triomphe, de l'obsolescence programmée des machines électroniques, aux couples que l'on dissout à la première occasion, entraînant les enfants dans le chaos du divorce, on s'étonne donc que ces personnes cherchent à se placer dans la lumière plutôt qu'à faire leur travail dans l'ombre de leur ministère. Pour le bien de l'Etat et de la République. A l'ère de Facebook, Twitter, des chaînes d'infos en continu, des smartphones, des tablettes... (n'en jetez plus, la couple est pleine !) ce phénomène devient de plus en plus persistant. Le tout-numérique n'a fait que mettre en lumière le caractère très éphémère du portefeuille ministériel, qui dure cinq ans dans le meilleur des cas. Alors pour faire parler de soi, exister après avoir été effacé des résultats d'une recherche Google, on tente de capter l'attention autant que possible pour laisser une trace dans la nébuleuse médiatico-numérique.
Et pourtant, si il est bien un domaine dans laquelle la France, pays des Droits de l'Homme, se doit de progresser, c'est celui de la Justice : on a crié au scandale après l'affaire Raddad, On s'est époumoné de plus belle après le scandale d'Outreau. Et puis...rien ! Le Juge Burgot, symbole de ce naufrage judiciaire, a été à peine sanctionné et exerce aujourd'hui ses "compétences" au sein de la cellule anti-terroriste de Paris. Le néant de notre Justice se résume en cette seule phrase. Alors que le budget de ce poste de dépense ô combien régalien et symbolique est, dans notre pays, comparable à celui de la Slovénie (!!!) rien n'est fait pour y remédier. Et ce n'est pas la constance dans la nomination d'incompétents et de médiocres au sein du Ministère de tutelle que les choses s'arrangeront. Pendant ce temps-là, honte à nous, la Prison des Baumettes à Marseille a révélé ses horreurs, donnant corps et réalité à l'enfer du Midnight Express d'Alan Parker. Mais je suppose qu'on trouvera encore une bonne âme, dans l'équipe gouvernementale actuelle, pour retourner la situation et continuer de faire la leçon. Pour faire le buzz...