Nicolas DUPONT-AIGNAN/Crédits Photo : Wikipédia
Bonjour à tous !
Aujourd'hui, il s'agit de porter un regard critique sur l'action des souverainistes en France. Un travail peu évident alors que la souveraineté de la France n'a jamais été aussi mise à mal. En effet, depuis l'adoption par le Parlement en catimini du nouveau traité européen obligeant chaque état membre de la zone Euro de faire examiner son budget par Bruxelles, la France se trouve privée d'un nouveau moyen d'action sur sa politique économique. Ce fut l'Euro qui se substitua au Franc, la monnaie nationale, en 2002, c'est le budget aujourd'hui.
De surcroît, Angela Merkel a d'ores et déjà annoncé que cela ne lui suffirait pas : elle compte instaurer le droit de veto par les technocrates européens sur tout budget national ne correspondant pas à ses canons de l'austérité : non contente d'avoir déjà mis la Grèce à genoux, de faire suivre le même chemin à l'Irlande, le Portugal, l'Italie ou l'Espagne, elle espère faire de même avec tout état non vertueux (selon ses critères). De quoi s'interroger singulièrement sur la qualité des rapports que la Chancelière entend entretenir avec ses partenaires de l'Union Européenne.
En France, la grogne s'est bien fait ressentir : des manifestations ont bien eu lieu, mais de manière éparpillée. Quelques hérauts politiques sont montés à la barre pour se faire entendre. Sans succès.
Et c'est bien là le problème : car, alors qu'en 1992 le "oui" au Traité de Maastricht avait été voté à l'arraché, alors qu'en 2005 la France a refusé, toujours par référendum, le traité de Constitution européenne, il ne se trouve aucun relais puissant sur le plan politique pour accentuer ce refus populaire.
La principale raison de ce manque de visibilité des souverainistes de France tient sans doute à leur manque de lisibilité : depuis De Gaulle, qui avait été très clair sur le sujet ("On ne peut pas faire d'omelette fédérale sans casser les oeufs durs des états-nations"), il n'y a plus d'unité politique sur ce plan : de l'extrême-gauche incarnée par Mélenchon (qui critique Bruxelles sans vouloir sortir de l'Euro, cherchez l'erreur) à Marine Le Pen, en passant par feu Philippe Séguin, le grabataire Chevènement et l'infortuné Dupont-Aignan, l'électeur ne sait trop à quel saint se vouer.
Le problème est là : il n'y a pas de leader unique portant la voix du souverainisme, et donc de la démocratie, en France. Debout la République et le Front National essayent bien de se faire du charme, mais rien n'y fait. Le noyau est trop éclaté, et les divergences sur les autres sujets bien trop prononcées pour espérer voir une véritable union autour de ce point crucial de l'avenir économique et politique de notre pays.
Pendant ce temps-là, l'UMPS, qui ne fait plus rêver personne depuis fort longtemps, continue de placer ses représentants à l'Elysée, privilégiant la mondialisation, le libéralisme économique, la bien-pensance omniprésente et le mépris pour les classes populaires et les classes moyennes. Comment dit-on déjà ? Ah oui : diviser pour mieux régner !