vendredi 22 février 2013

La vie politique française face au néant

Jean-Pierre Raffarin/Eric Feferberg, AFP

Bonjour à tous !

Cette fois-ci, on y est, il n'est plus possible de se cacher. Après les débats houleux concernant le "mariage pour tous", et dont le dernier épisode en date est la saisine du Conseil Economique, Social et Environnemental par ses opposants (qui ont déposé une pétition ayant recueilli 700,000 signatures), vient enfin le retour au coeur des débats : l'économie, la vie politique et le social. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas déçu du voyage, ce n'est rien de le dire !
A gauche, Taubira - à laquelle je reconnais la fidélité à ses idées, pas la moindre des qualités en politique - reprend son bâton de pèlerin pour en finir avec le "tout carcéral". Il serait pourtant urgent de redonner de la dignité aux prisons et aux détenus (et diminuer ainsi la probabilité de récidive), construire de nouvelles places de détentions pour entrer dans la moyenne européenne (environ 90,000 places de détention par pays) et opter pour une vraie politique carcérale : un suivi efficace et personnalisé des mineurs, la mise à l'écart des primo-délinquants pour leur éviter l'influence néfaste des récidivistes, une réhabilitation du personnel carcéral et, cela va sans dire, une véritable prise en considération des victimes. 
Deuxième point d'achoppement pour l'équipe au pouvoir, la croissance. Et là, on assiste, comme trop souvent dans ce gouvernement, à une cacophonie. On a d'ailleurs assisté aujourd'hui au même "n'importe quoi" concernant les otages français à la frontière camerouno-nigériane. Pour en revenir au cas qui nous intéresse, d'aucuns estiment que la croissance sera nulle (ils ont raison) et des irresponsables continuent de tabler sur une croissance de 0,8%. Sauf que l'OCDE, notamment, ne semble pas d'accord avec ce dernier pronostic. Cela veut donc dire que les pertes d'emplois seront plus graves que prévus, les rentrées fiscales moins importantes et que l'objectif de 3% du PIB concernant le déficit promis à l'impérialisme de l'axe Bruxelles-Berlin ne sera pas tenu. Ce qui permet de constater deux choses :
- primo, la porte-parole du gouvernement, qui devrait représenter la ligne officielle du duo Ayrault-Hollande, ne fait pas son travail. Les petits camarades se disputent, parlent à tort et à travers, l'exécutif ne dit rien et Mme Vallaud-Belkacem continue son petit bonhomme de chemin avec son pseudo-féminisme ridicule ;
- deuxio, que l'on ne sait toujours pas quelle orientation économique claire le gouvernement veut donner au pays. En 81, Mitterrand et Mauroy, même si l'avenir leur avait donné tort, avaient opté pour la relance. Tout le monde l'avait compris. Là on hésite entre mesures fiscales imprécises et anti-constitutionnelles d'un côté, et mesurettes censées redonner un peu de pouvoir d'achat aux Français (blocage des prix de l'essence et du loyer par exemple).
Enfin, la troisième cagade vient de Claude Bartolone en personne. Le Président de l'Assemblée Nationale a dû reconnaître que la réforme constitutionnelle ne se ferait pas car il n'avait pas réussi, avec ses collègues socialistes, à convaincre 3/5e des parlementaires de voter pour, y compris à Gauche puisque les Radicaux s'y sont opposés. Le parti de Jean-Michel Baylet s'oppose à la réforme du statut pénal du Président, ce qui est heureux car le Président, par définition, est un être extraordinaire, stricto sensu, durant son mandat. Et ils sont également opposés à la suppression de la Cour de Justice de la République qui avait montré son utilité pendant l'affaire du sang contaminé. Au Centre, l'UDI et le Modem s'opposent par principe à des retouches systématiques de la Constitution qui, faut-il le rappeler, est le fondement de notre République. Enfin, la Droite repousse avec fermeté et raison le droit de vote des étrangers aux élections locales. Et c'est dommage que ce soit la Droite qui rappelle à la Gauche l'esprit de Jaurès qui disait que "La Nation est le seul bien des pauvres." Autrement dit, quelle que soit sa condition sociale, tout Français jouissant de ses droits civiques a le droit de voter. Il n'est nul besoin de travailler ou de payer ses impôts pour jouir de ses droits fondamentaux. Ou alors on rétablit le suffrage censitaire. L'Histoire démontra que ce fût une bien mauvaise idée.
Et l'UMP, dans tout ça, justement ? On devrait s'attendre à ce que le parti dirigé par.... Ah, oui, il faut dire qu'une chatte n'y retrouverait plus ses petits dans tout ce capharnaüm ! Eh bien l'UMP, dont on serait en droit d'attendre qu'elle fasse feu de tout bois, qu'elle soit force de proposition, prenne la parole et unisse les Français qui rejettent la politique socialiste. Nenni ! On préfère se tirer dans les pattes et continuer de faire le procès de Sarkozy. Très courageux quand on sait que celui-ci n'est pas libre de répondre, de par son statut de membre du Conseil Constitutionnel. Un courage qui sied évidemment à merveille à ces grands humanistes que sont NKM et Raffarin. Ledit Raffarin dont on aimerait bien qu'il nous fasse justement part de son bilan en tant que Premier Ministre sous Chirac. Mais il ne le supporterait pas le pauvre, alors il préfère tirer sur l'ambulance. Une magnifique preuve d'humanité. Quant à NKM.... La nullarde en économie préfère se crêper le chignon avec Dati pour la Mairie de Paris. Au moins la Maire du VIIe a-t-elle l'élémentaire courtoise de ne pas trop se répandre dans la presse concernant le fameux "bilan" de Sarkozy, homme sans lequel elle serait restée ce qu'elle a toujours été : rien ! Un peu comme NKM, sauf que l'édile de Longjumeau n'a pas le même sens de la reconnaissance. 
Or donc, que déduire de ce silence gênant de l'UMP et de sa conduite consternante tant dans la désignation de ses leaders que dans la vindicte envers celui qui est quand même le seul, en 10 ans, a leur avoir fait gagner des élections ? La réponse est, en vérité, assez simple : ils n'ont rien à proposer car la majorité d'entre eux mènerait la même politique pro-européenne, et donc pro-libérale, que la Gauche. A la seule différence qu'au lieu d'augmenter les impôts, ils diminueraient les dépenses. Dans les deux cas, ce sont les classes moyennes qui payent le plus les pots cassés. Car si les dépenses doivent être effectivement réduites, c'est de manière efficace, notamment au niveau des collectivités territoriales. Mais là, on rentrerait dans des guerres intestines qui mettraient le PS et l'UMP à feu et à sang. 
La conclusion de tout ceci est donc que c'est le moment ou jamais pour la classe politique de se renouveler dans ses idées et ses valeurs. Il ne faut pas avoir peur de briser des tabous. On attend de la Gauche qu'elle se révèle enfin colbertiste, étatiste. Que Montebourg lâche un ministère qui lui vaut la haine et les quolibets pour enfin faire entendre la voix de la démondialisation. On ne sait jamais, si Valls le suit, on peut enfin avoir une Gauche intelligente qui retrouve le respect de la Nation et des petites gens qui la composent. Quant à la Droite, ce n'est pas Colbert qui doit l'inspirer mais bien évidemment le Général de Gaulle, inspirateur d'une Droite sociale capable de créer la Sécurité sociale mais aussi de mettre en avant la nécessité de l'autorité. Car l'ordre préserve les classes populaires, le socle du peuple de France. Il doit se faire entendre à nouveau sur la politique de l'assimilation, le retour des frontières avec une immigration maîtrisée et, bien sûr, une concertation avec ses partenaires européens pour enfin sortir de l'Euro. Un Euro qui a, mine de rien, multiplié l'inflation au moins par 2. Un exemple ? En 1981, la baguette de pain coûtait 1,25F environ. Avec l'ajout de l'inflation de 1982, 83,...2011, elle devrait valoir environ 3,18F. Or elle vaut en réalité 0,90€. Soit près de 6F. Mais ce débat sur le retour au Franc fera l'objet d'un autre post.
En attendant, je vous laisse à vos réflexions. C'est au peuple de prendre en main sa destinée, de se faire entendre, et de reprendre le fil du roman national français interrompu en Mai '68.