lundi 9 juin 2014

Une Histoire de Coupe du Monde (3) Les années 60.

Bonjour à tous !

Avec un peu de retard, voici ma nouvelle mouture sur l'Histoire de la Coupe du Monde. 2 éditions simplement ont eu lieu dans les années 60 : en 62 au Chili et en 66 en Angleterre.

Chili 1962 : le Brésil confirme

Cette édition marque un tournant dans le jeu puisque on s'oriente alors vers un jeu à la fois plus défensif et plus dur, même si certaines équipes feront, heureusement, valser cette constatation. 16 participants, 32 rencontres sur la 2e quinzaine de Mai, qui voit aussi Thierry Roland débuter comme commentateur. Encore une fois, l'Afrique et l'Asie sont absentes des débats. Dans le groupe A, la belle surprise est soviétique, avec notamment la présence dans ses buts du meilleur gardien de l'Histoire, Lev Yashin. L'équipe termine 1e de son groupe, devant la Yougoslavie. L'Uruguay est éliminé. Dans la poule B, si la RFA se qualifie sans coup férir, la polémique vient plutôt du Chili, partie prenante de la "Bataille de Santiago" contre l'Italie, un match d'une rare violence qui vit la victoire des locaux 2-0. Pourtant c'était l'arbitre anglais Aston, réputé pour sa sévérité, qui devait arbitrer le match. Mais deux journalistes italiens ont cru bon d'aviver la colère des Andins en les moquant sévèrement dans un article quelques jours avant le match, évoquant notamment un dramatique tremblement de terre ayant fait des milliers de morts en 1960. Les deux comparses ont dû quitter le pays et ont remonté les 11 Chiliens qui devaient jouer contre la Squaddra. Les Italiens sont réduits à 9 mais le match était si violent que les policiers ont dû entrer plusieurs fois sur le terrain, que ce soit pour séparer les protagonistes ou pour faire respecter la décision de l'arbitre. Coups de pied, coups de poing,...tout y est passé. L'Italie est finalement éliminée et personne ne la regrettera pendant la suite du tournoi.
Dans la poule C, le Brésil rencontre son futur adversaire de la finale, la Tchécoslovaquie du formidable Josef Masopust (ballon d'or à la fin de l'année), contre laquelle les Auriverde ne font pas mieux qu'un triste 0-0. A noter que l'Espagne de Di Stefano et Puskas (oui, oui, vous avez bien lu : un transfuge de nationalité) a perdu 2 matchs sur 3 pour finir à la dernière place de la poule. Enfin dans la poule D, la Hongrie, qui garde encore un peu de sa superbe, finit à la 1e place devant l'Angleterre, éliminant l'Argentine. L'Union soviétique est éliminée en 1/4 de finale par le pays hôte qui finit à la 3e place finale, seulement éliminé par le Brésil en 1/2. Le meilleur parcours chilien à ce jour.  En finale, le Brésil s'impose 3-1 et pourra remercier Garrincha, Vava et le néophyte Amarildo, qui aura su brillamment remplacer Pelé, rapidement blessé dans le tournoi.

1966 : la Coupe du Monde de toutes les bizarreries

Durant la 2e quinzaine de Juillet, 16 participants s'affrontent à nouveau. Le Brésil, double tenant du titre, est favori logique à sa propre succession, lui qui revient en Europe, terre de ses premiers exploits (cf Suède 1958). Cette fois-ci la France revient aux affaires et l'Asie envoie un unique participant, qui va faire beaucoup parler de lui : la Corée du Nord. Placé dans le même groupe que l'Italie et l'URSS, les Asiatiques perdent 3-0 contre les Soviétiques, mais réussissent l'exploit de battre l'Italie 1-0. Les Anglais finissent par prendre fait et cause pour ce petit pays alors que la Corée du Nord n'est officiellement pas reconnue par le Royaume depuis la fin de la Guerre de Corée (1953). Qualifiés pour les quarts, les Nord-Coréens mènent rapidement 3-0 contre le Portugal d'Eusebio ! Mais les Lusitaniens finissent par retourner la situation en s'imposant 5-3.
Cette Coupe du Monde est également un scandale généralisé de l'arbitrage où tout aura été fait pour que les Anglais gagnent : c'est bien connu, si les Britanniques ont inventé le fair-play, ils sont toujours les derniers à l'appliquer. Ainsi des "mesures" ont été prises pour défavoriser les rivaux des Anglais. Les Brésiliens ont été laissés à l'abandon par l'arbitre contre le Portugal, Pelé finissant par baisser pavillon. Tant et si bien que le double tenant du titre est éliminé dès les phases de poule !
En 1/4, l'Angleterre rencontre l'Argentine, première étape d'un long contentieux footballistique entre les 2 pays. Les Anglais s'imposent, mais il y aura eu de nombreux coups tout au long de la rencontre, si bien que les hôtes de la compétition refuseront de serrer la main des vaincus, allant jusqu'à les traiter d'animaux ! La RFA continue son petit bonhomme de chemin dans la compétition et arrivera en finale sans problème majeur avec déjà dans ses rangs Franz Beckenbauer. L'Union Soviétique finit 4e de la compétition, battue pour la 3e place par le Portugal d'Eusebio, meilleur buteur du tournoi avec 9 buts et futur ballon d'or. 
Finalement en finale, l'Angleterre l'emporte 4-2 après prolongations face à des Allemands combattifs mais abattus après le célébrissime but de Geoff Hurst à la 100e minute, valable aux yeux de l'arbitre, mais dont on ne sait toujours pas si il a, ou non, franchi la ligne de but. Toujours est-il que les Anglais réussissent leur pari d'être enfin sacrés champions du monde, sur leur sol, et se voient remettre le trophée Jules Rimet par Sa Majesté Elisabeth II. Un trophée retrouvé peu de temps auparavant car...il avait été volé ! Quand je vous dis que cette Coupe du Monde était étrange...