jeudi 14 juin 2012

Législatives : la dissidence hausse le ton !


Bonjour à tous !

Alors que le second tour des élections législatives se profile, on relève avec amusement, énervement ou intérêt, selon les circonstances, de nombreux cas de dissidences qui font grincer des dents à Paris.
Cette dissidence peut prendre plusieurs formes : un appel aux voix du FN pour Nadine Morano en Lorraine (Fillon a eu beau tenter de faire de l'humour sur la question, on voyait bien qu'il riait jaune !), Roland Chassain qui se désiste en faveur du candidat FN dans les Bouches-du-Rhône (ce dernier est arrivé mieux placé que le candidat UMP qui souhaite faire barrage à la Gauche), ou bien encore le soap opera à La Rochelle avec le duel fratricide Royal-Falorni.

A chaque fois, les QG parisiens de l'UMP ou du PS ont tenté de rappeler tout ce petit monde à l'ordre, appelant à l'unité, au respect de la doctrine décidée en haut lieu, au nom de la survie du parti, dans le cas de l'UMP, et au nom de l'intérêt de la France, dans le cas du PS.

Mais cette fois, les caves se sont rebiffé : pas question de se laisser dicter sa conduite par la Capitale : chaque circonscription a sa problématique locale, il est donc hors de question de céder, et tant pis pour les conséquences. Si celles-ci seront faibles voire nulles dans le cas Morano, Falorni est, lui, honni par l'ensemble de la Gauche pour oser faire barrage à Royal la parachutée (c'est dommage, car il a été l'un des premiers soutiens de Hollande dans sa campagne présidentielle). On associe, de surcroît, sa candidature à celle de la Droite, qui a beau jeu de le soutenir pour rajouter de l'huile sur le feu. Quant à Chassain, Jean-François Copé a purement et simplement prononcé son excommunication !

Que penser de tout ceci me direz-vous ? Tout simplement que les états-majors des grands partis ont perdu le fil avec la réalité du terrain. Les élections législatives ont pour vocation d'envoyer des députés ancrés localement à Paris, représenter le peuple qui leur a fait confiance. Or, dans le cas Royal (comme dans le cas Mélenchon d'ailleurs, qui s'est fait éliminer sans ménagement à Hénin-Beaumont), comment les Rochelais peuvent-ils se reconnaître davantage en cette dernière, parachutée là comme un cheveu sur la soupe, qu'en Olivier Falorni, candidat du terroir local ? Les Rochelais sanctionnent là logiquement des gens qui veulent décider à leur place qui est leur représentant légitime. Dans le cas de Roland Chassain, la donne est différente puisque idéologique : celui-ci lutte contre l'assistanat, l'immigration incontrôlée et souhaite une remise en question des accords de Schengen : il est donc logique qu'il soutienne plutôt le candidat frontiste au contraire de son opposant socialiste !

L'UMP montre d'ailleurs à quel point il est aujourd'hui éloigné de sa base militante : ceux-ci sont 70% à souhaiter un rapprochement avec le FN. Certainement pas pour des raisons bassement racistes, mais plus certainement car en France, on ne croit plus en l'Europe et qu'on souhaite manifester à nouveau son souverainisme. Séguin n'est plus là, Chevènement est aux fraises et Dupont-Aignan n'a aucune visibilité. Seul le FN offre une alternative souverainiste à la France. Il serait temps que l'UMP s'en aperçoive.

Car, à force de vouloir décider de tout pour tout le monde, les deux grands partis vont finir par définitivement détourner les électeurs d'un scrutin qui ne les emballe déjà pas beaucoup, en témoigne l'abstention record de Dimanche dernier. Ceci dit, cette abstention aura au moins eu un mérite : c'est de montrer à tous ceux qui souhaitent changer de constitution pour revenir à un régime plus parlementaire que les Français n'en veulent pas ! Les 80% de participation aux dernières présidentielles montrent qu'en France, on a foi plus qu'en toute autre chose en la monarchie républicaine mise en place par le Général de Gaulle. Qu'on se le dise !

Crédits photo : Christophe Eyquem

lundi 11 juin 2012

Le revers de la médaille de la success story du sport espagnol

Bonjour à tous !

Comme vous le savez sans doute, l'Union Européenne a encore fait des siennes le week-end dernier. En effet, il a été décidé qu'une aide financière de 100 milliards d'euros serait attribuée aux banques espagnoles. Rien que ça. On se demande quand ce manège incessant de mise sous perfusion, à des degrés divers, des états membres de l'UE va s'arrêter. Pour que vous vous fassiez une idée, sachez que cela représente 20 milliards d'euros d'aide en provenance de la France, qui va accroître son endettement de 1% du PIB, le taux d'endettement de notre pays passant alors de 89 à 90% du PIB. Pour faire encore plus parlant, cela représente 300€ déboursés par chaque Français pour sauver les banques d'un Etat qui, lui non plus, n'a pas été exempt de tout reproche, loin de là !

Car parmi les gros clients des banques espagnols, on retrouve les clubs de foot, du Real Madrid et du FC Barcelone notamment. Eh oui, car acheter, ou payer, à prix d'or les stars du ballon rond que sont Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi nécessite des fonds importants. Fonds empruntés auprès de banques généreuses qui, souvent, ne revoient plus la couleur de leur argent. Car il faut dire les choses comme elles sont : le foot espagnol est au bord de la banqueroute ! Les trois quarts des clubs de la Liga BBVA (équivalent espagnol de notre L1) ne sont plus en mesure de payer leurs joueurs, les salaires et les charges ayant explosé. Le Real Madrid voit régulièrement sa dette généreusement effacée par la Couronne d'Espagne. Quant au Barça, certains dirigeants confiaient à mots couverts l'an passé qu'ils avaient dû, eux aussi, recourir aux Qataris (cf leur sponsor maillot) pour pouvoir avoir les moyens de conserver toutes leurs stars dans leurs rangs. Et je ne parle même pas ici des sommes faramineuses que les clubs de foot espagnols doivent au Fisc local. En outre, le championnat étant phagocyté par les deux monstres, castillan et catalan, les droits TV tendent à substantiellement diminuer, les médias ayant moins envie de débourser pour une compétition se jouant à deux plutôt qu'à vingt ! On évoque même des liens d'argent entre le foot ibérique et la mafia, bref, rien ne va plus !

Mais ce n'est pas là un cas isolé chez nos voisins d'outre-Pyrénées. En effet, les succès à répétition de Rafael Nadal, en tennis, ou d'Alberto Contador, en cyclisme, sentent le souffre. Ces deux athlètes possèdent une condition physique à nul autre pareil. Trop beau pour être honnête ? Rappelez-vous d'ailleurs que l'immense scandale de l'affaire Puerto a finalement fait pschittt... Comme cela est pratique.
Finalement, seule l'équipe d'Espagne de basket, la meilleure au monde derrière les USA actuellement, semble échapper aux soupçons. Mais pour combien de temps ? Et avant que ces mêmes soupçons ne viennent peser sur quelle autre discipline du sport espagnol ?