mardi 25 juin 2013

Montebourg/Barroso : le torchon brûle !

Bonjour à tous !

Ca a commencé avec la polémique sur l'exception culturelle "à la française" qu'il fallait protéger à tout prix du futur accord de libre-échange avec les USA (une hérésie de plus, vivement qu'on décide de créer une monnaie commune avec nos amis d'outre-Atlantique !) Et ça a continué ce week-end avec les résultats de la Législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, organisée pour remplacer Jérôme Cahuzac. "Ca", c'est l'opposition crescendo entre l'Union Européenne et la France, et plus précisément entre José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne et Arnaud Montebourg.
Pour replacer quelque peu les faits dans leur contexte, il est bon de rappeler que Paris est dans le collimateur de Bruxelles depuis que François Hollande a pris le relais de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.  Craignant un dérapage des dépenses, la Commission, forte de ses technocrates non-élus et qui n'ont donc aucune légitimité démocratique, avait cru bon devoir sermonner notre pays d'irréductibles Gaulois, soutenue en sous-main par la toujours tenace Angela "Nein" Merkel. Celle-ci était très liée à Sarkozy, avec lequel elle s'accordait sur le dogme du "Un sou est un sou". Un remarquable effet de manche quand on sait que l'Allemagne est, en valeur absolue, le pays le plus endetté d'Europe, et que le Président sortant n'a rien pu (ou voulu ?) faire pour empêcher les dérapages budgétaires.
Mais passons. Car ce qui a éveillé l'hostilité des technocrates bruxellois, c'est que François Hollande, européiste convaincu, s'acoquine avec des colbertistes franchouillards de la trempe d'Arnaud Montebourg. Lui, le chantre de la démondialisation, du retour aux frontières et d'une certaine forme de protectionnisme ne peut qu'être honni par ces ultra-libéraux européens. Eux qui prônent l'ouverture des frontières à tout-va, avec ce que ça provoque comme bouleversement démographique et social, comme chamboulement culturel (pas sûr qu'on aurait eu droit au mariage pour tous si les souverainetés avaient été davantage respectées), sans parler des valises de délocalisations, ne peuvent voir en la croisade de Montebourg que tout ce qu'ils détestent. 
La semaine dernière, lorsque des acteurs et réalisateurs français sont venus défendre l'exception culturelle, Barroso a vu rouge. Entre parenthèses, on peut moquer la démarche de nos chers artistes, qui ne sont venus à Strasbourg, devant le Parlement européen, ne défendre cette exception culturelle que pour le cinéma, oubliant la musique, la littérature, etc. Et tout ça pour pouvoir continuer à produire des "films d'auteur" qui ne feront que le bonheur du microcosme cannois fermement soutenu par Libé (qui ne vend plus un exemplaire de son journal), Les Inrocks et Télérama ! Des films qui sont ensuite défendus par des acteurs, qui représentent toute la bien-pensance uniforme et insupportable, venant donner des leçons de vie au bon peuple sur le plateau du Grand Journal ou d'On n'est pas couché.
Revenons-en à nos moutons cependant. Car devant une telle levée de boucliers, notre sémillant Ibère polyglotte a cru bon devoir traiter la France de "réactionnaire", alors même que les Américains en personne demandaient à ce que soit préservée cette particularité du cinéma français. François Hollande a dû sortir de sa réserve et critiquer (discrètement, normalement, en somme !) le Président de la Commission Européenne. 
Mais on n'allait pas en rester là. Devant le score très important du FN au 2e tour de la Législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, Montebourg a déclaré, à juste titre, que la Commission bruxelloise et son Président étaient "le carburant du FN". Une réaction qui détonne et qui fleure bon la franchise là où les habituels commentateurs politiques estiment doctement que c'est la "droitisation" de l'UMP et les "affaires" qui font le jeu du parti de Marine Le Pen. Loin s'en faut. Tout le monde le savait et personne ne disait rien. Du moins jusqu'à maintenant. Evidemment, Barroso a répliqué en rétorquant, peu ou prou, que l'ex d'Audrey Pulvar ferait mieux de retourner à ses casseroles et à son ministère. Mais c'est trop tard. La phrase a été prononcée. Elle s'est désormais infiltrée dans les esprits. En allant là où même Mélenchon ne se risque pas, la critique ouverte de l'Europe pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une gigantesque usine à gaz antidémocratique, ultra-libérale, qui paupérise les citoyens des différents pays qui la composent à vitesse grand V, Montebourg marque incontestablement un point. De là à espérer le retour aux affaires d'une véritable Gauche colbertiste et jacobine, il n'y a qu'un pas que je n'ose franchir, mais que j'espère de tous mes voeux. 
Un mot, enfin, sur celui qui s'est totalement décrédibilisé aux yeux du peuple français : Michel Barnier, Commissaire Européen, a en effet taclé le Ministre du Redressement Productif. En choisissant de défendre son jouet plutôt que son compatriote, il montre ainsi qu'il a choisi son camp, celui des puissants, au détriment du peuple qui, décidément, est de plus en plus mal vu par nos élites technocratiques. Une bonne fessée électorale l'an prochain aux Européennes serait de bon aloi pour rappeler à ces messieurs que la Démocratie, c'est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple !