dimanche 30 décembre 2012

Bilan 2012 (2/2) : Monde

Bonjour à tous !

Comme promis, mais avec un peu de retard tout de même (il s'agit de digérer le chapon farci !), voici la 2e partie du bilan de l'année 2012, mais qui concerne cette fois l'international. Il y aurait beaucoup de choses à dire, comme pour la France du reste. Il faut néanmoins, à mon sens, retenir deux choses essentielles : 
- la première, sur un plan géopolitique, c'est que les révolutions arabes sont allées droit dans le mur. Comme on pouvait s'y attendre, ces mouvements de protestation venues de populations urbaines, modérées et occidentalisées ont été récupérés par ces rapaces que sont les islamistes : frères musulmans, salafistes, etc. Résultat, la situation s'enlise en Egypte et en Tunisie. On ne parle même plus de la Libye. Le Maroc échappe à la vague islamiste grâce à un monarque populaire et habile tandis que l'Algérie concentre ses rancoeurs contre la France qui a pourtant quitté le pays avec pertes et fracas il y a...50 ans ! Et Bouteflika de boire du petit lait... En Syrie, la rébellion s'enlise, Al-Assad n'est pas prêt de lâcher le morceau. De toute façon, tout le monde sait que les islamistes prendront là aussi le pouvoir, et que les minorités chiite, alaouite et chrétienne du pays connaîtront le même sort peu enviable que les Coptes de l'autre côté du Canal de Suez ;
- la seconde, sur un plan économique cette fois, c'est que la crise n'est pas derrière nous, mais peut-être bien devant nous. D'abord parce que la politique intérieure américaine n'a sans doute jamais été aussi médiocre entre un Obama qui préfère raconter des blagues lors de dîners de charité et une opposition républicaine qui s'enlise dans un puritanisme anti état fédéral dénué d'idées parfaitement ridicule. Ensuite parce que l'Union Européenne continue d'aller joyeusement dans le mur. On touche le fond mais on creuse encore. En espérant s'en sortir par une intégration fédérale toujours plus forte au mépris de la souveraineté des peuples, et donc de la démocratie la plus élémentaire. L'Euro, qui étouffe par sa valeur trop appréciée la plupart des économies désindustrialisées d'Europe, n'est jamais remis en question, pas plus que cette ridicule ouverture des frontières aux quatre vents. Et dire qu'après on traite un acteur de minable parce qu'il ose justement profiter du système voulu par ceux qui l'ont mis en place. Comme disait Bossuet (je sais je me répète, mais il faut croire que ça ne rentre pas) : "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes". 
Le bilan n'est donc guère réjouissant. Le monde panarabe est prêt à s'embraser à tout instant. La bonne nouvelle éventuelle, c'est que ça laissera Israël un peu respirer. A moins qu'on ne les tienne aussi pour responsables du chaos ambiant dans ces pays à l'avenir incertain, allez savoir. Et puis les Russes pourront tranquillement continuer d'écouler leurs invendus de la Guerre Froide en prenant soin de fermer les yeux sur l'identité des "clients" : c'est de la realpolitik où je ne m'y connais pas ! Quant à l'économie, étant donné la baisse massive de la production mondiale pour ramener l'offre au niveau - faible - de la demande, on va certainement aboutir à une déflation, autrement dit : baisse des prix, baisse des cours des matières premières, mais donc, mécaniquement, baisse des salaires voire licenciements et délocalisations toujours plus nombreux dans des pays qui se vendront comme des paradis du dumping, l'idéal pour des IDE (1) toujours plus volatiles et incontrôlables ! La dernière fois qu'un tel scénario s'est produit, avec une déflation entraînant des drames sociaux à n'en plus finir, c'était en Allemagne, sous la République de Weimar. On sait ce qu'il est advenu par la suite.
Un espoir ? Il y en a un qui, et ça me fait mal de le dire, s'appelle la Chine. Maintenant qu'ils se sont bien gargarisés de la mondialisation en s'enrichissant au-delà de toute décence, ils pourraient d'abord réévaluer leur monnaie, le Yuan, afin d'offrir une concurrence plus loyale sur le marché des exportations, et ensuite ils pourraient injecter leurs immenses réserves de liquidité (on parle de 3,000 Mds $ !) dans l'économie internationale. De toute façon, à plus ou moins long terme, ils n'auront pas le choix si ils ne veulent pas que leur clientèle s'étiole et que cela mette en péril leur jolie croissance à 8% par an...

(1) IDE = Investissements Directs à l'Etranger