Bonjour à tous !
L'actualité internationale du moment est principalement occupée par la guerre civile en Syrie. Devant l'ampleur des pertes humaines civiles, la communauté internationale dans son ensemble se pose cette question à première vue légitime : doit-on intervenir ?
Cette question mérite une réponse argumentée ne se bornant point à un simple "oui" ou "non".
En effet, on le constate depuis 18 mois et le début des printemps arabes, la région du Moyen-Orient s'enflamme : las de dictatures oppressantes, la Tunisie, l'Egypte, la Libye et désormais la Syrie se sont embrasées. Et encore je passe sous silence les troubles à Bahreïn, au Yémen, au Maroc et en Algérie.
Ces troubles s'expliquent pour deux raisons : la première c'est qu'avec la massification de l'information, les populations ont plus facilement accès, grâce au Web notamment, à ce qui se passe à l'étranger en matière de politique intérieure. Les jeunes, en premier lieu, se mettent alors à rêver à un monde sans police omniprésente, avec le droit de vote, bref, tout ce qu'une démocratie moderne peut apporter. La seconde raison, c'est qu'on assiste à une très forte poussée de l'islamisation. L'une, visible, des Chiites (Iran, Syrie et Hezbollah libanais) qui vise avant tout à faire disparaître Israël de la carte, rayant ainsi de la surface du monde la seule véritable démocratie de cette région du Globe ; l'autre, plus insaisissable, sunnite : je parle ici d'Al Qaïda.
Ne nous y trompons pas : cet organisme terroriste n'est pas mort en même temps que son chef, Oussama Ben Laden. Et puis il est soutenu par d'autres factions, sympathisantes de sa cause : les Frères musulmans en Egypte, Ennahda en Tunise, AQMI, etc. Le but de ces organisations est de recréer une Panarabie, de l'Indonésie au Détroit de Gibraltar, en passant par le Golfe Persique, afin d'englober dans un même pôle idéologique - celui de la Charia - le milliard de musulmans qui se trouve dans cette zone.
Le rapport avec notre sujet du jour me direz-vous ? Eh bien ces dictateurs que les droitdelhommistes bien-pensants nous présentent comme des tyrans sanguinaires (Ben Ali, Moubarak, Al-Assad et Kadhafi) avaient au moins un mérite : c'est qu'ils contenaient l'islamisation de leur pays. Maintenant que leur chute est consommée (ou est en passe de l'être), qui empêchera le Sud et l'Est de la Méditerranée de s'islamiser ? Personne. Et alors que ces dictateurs, bien que revêches, étaient au moins, un tant soit peu, ouverts au dialogue, là, il n'en sera plus question ! Car ces organisations islamistes veulent ni plus ni moins que la mort de l'Occident.
Le plus effrayant dans tout cela, c'est qu'ils ont des moyens quasi-illimités venant des toutes puissantes monarchies du Golfe, à savoir l'Arabie Saoudite, le Qatar ou les Emirats Arabes Unis. Ce même Qatar que tout le monde se réjouit de voir investir massivement dans des clubs de foot, ou qui créent des chaînes de télévision payantes pour s'acheter une virginité ! Ne soyons pas dupes.
Il est du devoir de la France et de la Communauté internationale de ne pas intervenir en Syrie. D'abord et avant tout car chaque Etat est souverain et que l'ingérence n'est pas un paradigme qui s'évoque à la légère. Si les Syriens veulent faire leur révolution, qu'ils la gagnent seuls ! Après tout, ce ne sont pas aux Occidentaux, avec les problèmes de trésorerie qu'ils connaissent, d'engager des frais dans ce combat qui n'est pas le leur. Ne commettons pas la même erreur qu'en Libye. Ensuite parce que sinon, ce serait une victoire de plus dans l'escarcelle des islamistes sunnites. Et ce serait alors bien plus grave.
Malheureusement, il est à craindre qu'en France, notamment, on nous fasse encore la leçon de morale...
Crédits photos : AFP/Reuters