vendredi 10 janvier 2014

Affaire Dieudonné : stop au pataquès !

Bonjour à tous !

Ah qu'il doit être doux de s'appeler Dieudonné aujourd'hui : tous les jours qui passent depuis les vacances de Noël sont autant de jours où l'instantané médiatique lui fait une gigantesque publicité gratuite. Ce "petit entrepreneur de la haine" comme le surnomme Manuel Valls peut dormir sur ses deux oreilles : à ce train-là, et avec la complicité de son réseau qui l'aide à organiser son insolvabilité, ses vieux jours sont assurés.
Toutefois, il est étonnant que personne ne se soit encore posé la question qui permettrait de remonter à l'origine de tout ce tintamarre. Inutile de chercher bien loin : la presse est encore la coupable, évidemment. Démonstration ? Soit :
-Primo : Dieudonné est dans les radars depuis 2003 et son sketch douteux chez Marc-Olivier Fogiel dans son émission On ne peut pas plaire à tout le monde. Depuis, l'énergumène ne s'est jamais excusé, n'a jamais fait marche arrière. Pire, il a même passé la surmultipliée ;
-Deuxio : l'affaire dite des "quenelles" (pauvres Lyonnais) est sortie en pleines vacances de Noël, alors que cela faisait des mois que des photos de personnes les exécutant circulaient sur le web. De Tony Parker à Yann Barthès, ils sont nombreux à avoir commis ce geste, pour les plus célèbres d'entre eux. De là à dire qu'ils en ignoraient la connotation antisémite... Passe encore pour TP qui est un sportif doté du QI qui va avec et qui, vivant aux USA, est relativement éloigné de ce qui peut se passer en France. En revanche pour Yann Barthès qui se targue de pouvoir tout passer au crible avec son armée de fouille-merde du Petit Journal, j'ai plus de doutes. C'est un autre débat cependant.
-Tertio : rien de neuf ne se passant sous le soleil de France, le pays étant enfin relativement assagi après des mois de tensions suite au "Mariage pour tous", la presse n'avait plus rien à se mettre sous la dent. Pire, pour Le Nouvel Obs, Libé et compagnie, il n'y avait plus de bouc émissaire à désigner à la vindicte populaire, plus de leçon de morale à administrer et il leur était donc impossible de nous sortir leur petit speech prophylactique habituel sur la montée de la "haine" en France. La quenelle de Dieudo tombait donc à point nommée.
Et ce fut alors l'emballement, la crispation, les cris, les avertissements, les interviews d'éminents spécialistes qui nous mettaient une nouvelle fois en garde sur le fait que la France pouvait devenir (ou était déjà devenue) un pays profondément raciste. On pouvait recommencer à meubler pendant des plombes chez BFM ou iTélé, et faire tourner les rotatives chez les journaux précédemment cités. Le pire dans tout ça, c'est de devoir supporter à nouveau les saillies de sachants imbéciles constamment indignés comme Bruno Roger-Petit, Renaud Dély, Laurent Joffrin, Nicolas Demorand ou autre Nathalie Nougayrède.... Débat sclérosé, coupable désigné, sentence à exécuter : interdire les spectacles de Dieudonné, là, maintenant, tout de suite. L'idiot utile - pardon, le bourreau - pour exécuter la sentence : l'excité Manuel Valls, hier vilipendé pour avoir voulu faire rentrer les Roms dans le rang, aujourd'hui loué tel le Christ réssuscité pour avoir dit à M. M'Bala M'Bala que la plaisanterie avait assez duré. 10 ans pour agir, bravo, joli temps de réaction. Et idéal pour le locataire de la Place Bauveau dont on sait qu'il a les dents si longues qu'elles rayent le parquet dans sa course à Matignon, pour succéder à Ayrault après les élections, en attendant 2017. Un plan parfait. Et une victime, une vraie : la liberté d'expression. Car c'est bien là le problème : depuis que des sonneurs de tocsin commencent à être enfin entendus sur la réalité de la politique économique et sociale désastreuse menée conjointement depuis 40 ans par l'UMP et le PS, au service aveugle de la sacro-sainte Europe, il devient urgent de les faire taire. Qu'ils s'appellent Zemmour, Rioufol, Lévy, Finkielkraut,... on les marque à la culotte, on porte plainte dès qu'on peut grâce aux associations anti-racistes financées en grande partie par les deniers publics - et donc l'argent des contribuables. Le fait que des personnes nauséabondes et visiblement monomaniaques telles que Dieudonné, Soral ou Faurisson existent est une opportunité en or pour tous les tenants du politiquement correct : il suffit d'amalgamer les premiers nommés aux seconds et d'en faire les responsables de tous les maux du pays comme vient de le faire Le Nouvel Obs dans son numéro de la semaine. Et le tour est joué. Ni vu, ni connu, j't'embrouille. Mais la ficelle est trop grosse. Les trois spécimens que je viens de mentionner sont des négationnistes avérés qui font des Juifs les responsables de tous les malheurs de la Terre en remettant en cause des faits historiques avérés et incontestables. La question juive a même viré à l'obsession au point d'aller se rendre à Auschwitz pour y exécuter la quenelle. Avouons que leur cas relève clairement de la psychiatrie. Rien à voir avec les sonneurs de tocsin qui ont une analyse large du spectre économico-social en France, en s'appuyant, eux, sur des faits historiques vérifiés. Et qui acceptent des débats avec leurs contradicteurs. Ce qui n'est pas le cas du trio Dieudo-Soral-Faurisson. 
Et puis, si la position de ces derniers sur la question de la Shoah et de la place des Juifs dans la société est hautement discutable et critiquable, il convient de s'interroger sur les origines du mal : comment se fait-il que les interventions de ces messieurs sur le Net rassemblent plusieurs millions de vue à chaque vidéo ? Comment se fait-il que des gens, dont beaucoup ont un boulot et ont fait des études, se précipitent aux spectacles du Franco-Camerounais ? La réponse se trouve à l'école, au Parlement et dans les médias, une nouvelle fois : à l'école, parce que le niveau a tellement baissé et que l'autorité y est tellement bafouée qu'aujourd'hui des enseignants se retrouvent mis en difficulté quand on évoque en classe la Shoah, la colonisation ou l'Evolution ; au Parlement, parce que la multiplication des lois mémorielles, depuis la Loi Gayssot de 2001 qui pénalise la négation de l'Holocauste, n'a visiblement rien arrangé. Il est en effet très difficile d'obliger un individu à penser "convenablement", et ces lois cristallisent les opinions plutôt qu'elles ne les apaisent. Ou l'on démontre encore une fois que ce n'est pas aux politiques d'écrire l'Histoire, mais bien aux historiens et à eux seuls. Le reste appartient au débat public qu'une république démocratique sûre d'elle devrait pouvoir assumer sans crispation. Preuve qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de France ; dans les médias, enfin, parce qu'à force d'importer sur les terres françaises le conflit israélo-palestinien, celui-ci s'est aussi invité dans la rue, dans les bistrots, les cités.... Au point qu'on en arrive à voir émerger des Mohamed Merah ou des Youssouf Fofana. Et les horreurs qui vont avec.
Chacun a sa part de responsabilité. Jouer à la vierge effarouchée qui fait semblant de découvrir le problème est parfaitement contre-productif : Dieudonné sera toujours plus populaire, Valls fera toujours davantage son Sarkozy (ne manquent plus que les Ray-Ban) et même Hollande gagne des points dans les sondages désormais ! Comme le fait remarquer très justement Elisabeth Lévy dans son article sur Causeur.fr, il convient d'éduquer, de replacer les choses dans leur contexte en arrêtant avec les lois mémorielles qui ne font en vérité qu'instaurer une très malsaine course à la souffrance pour savoir qui des Juifs, des Arabes ou des Noirs ont été le plus martyrisé par l'Histoire. Parce qu'au final, il n'y aura qu'une seule victime, toujours la même : la République.