vendredi 21 septembre 2012

De l'intérêt du concept de Nation



Bonjour à tous !

Aujourd'hui je me propose d'aborder un sujet assez vaste. Cependant, pour rendre la lecture de cet article digeste, je tâcherai de le rendre aussi synthétique que possible.
J'aborde ici le concept de la Nation ainsi que son intérêt. Et donc de la Nation française, par extension. L'idée m'est venue en constatant au travers de ma revue de presse que Le Nouvel Observateur consacrait un dossier entier sur les "néo-fachos". On est coutumier du fait chez ce périodique qui est désormais bien loin de l'esprit de Jean Daniel. Cependant, la formule a de quoi interpeler. 
Questionné, d'autre part, par les événements qui secouent le monde arabe (montée en puissance des extrémistes maliens, affaire du navet américain anti-islam et caricatures de Mahomet par la courageuse équipe de Charb), je me suis fait la réflexion qu'une petite mise au point pouvait, devait être salutaire.
Alors qu'une frange conséquente de l'opinion française, héritière du legs de Mai '68, se prononce aujourd'hui pour une franche intégration européenne et un universalisme qui abattrait toutes les inégalités et les injustices, force est de constater aujourd'hui que les tenants de cette théorie se retrouvent le bec dans l'eau depuis la crise de 2007-08. Car à quoi est due la crise, sa rapidité, sa force sinon au fait que les frontières ne sont plus ce qu'elles furent ? Comment ne pas admettre que ces belles âmes sont le dindon de la farce du capitalisme qui, plus intelligent et cynique que jamais, a su profiter à plein de la déréglementation douanière à travers le Monde ? 
Las, ces bobos bien-pensants, cultivés, éduqués pour ce qui est de ses têtes de pont, mais qui ne savent pas exploiter correctement les données en leur possession, refusent de regarder la vérité en face. Et frappent d'anathème tout malandrin, y compris votre serviteur, qui oserait se prononcer en faveur d'un frein à l'immigration qui met en péril nos valeurs, demanderait le rétablissement des frontières pour empêcher les vils patrons de s'enfuir avec la caisse en Chine, en Europe de l'Est ou au Maghreb, laissant des centaines de travailleurs sur le carreau, ou qui exigerait la sortie de l'Euro afin de récupérer une souveraineté économique et budgétaire indispensable pour sortir de cette interminable crise.
Au lieu de se rendre à cette évidence, les bien-pensants, ces Fouquier-Tinville à la petite semaine (qui ignorent bien souvent comment leur modèle vit sa carrière s'interrompre brusquement, allongé sur l'échafaud) préfèrent utiliser l'argument-massue "Tous des fachos !" La belle affaire.
Plus sérieusement, pourquoi ne pas admettre que nous souhaitons simplement le rétablissement et la pérennité de nations souveraines ? Car qu'est-ce qu'une nation ? Il s'agit d'un groupe de personnes partageant une monnaie commune, un drapeau, un hymne, une histoire et une destinée commune ? En quoi est-ce répugnant ou sale ? A tous ceux qui, comme Barroso ou Delors, demandent la mise en place d'un fédéralisme européen, je leur rétorque ceci : y a-t-il une nation européenne ? Nenni ! 20 siècles de guerre sont là pour nous le rappeler. Puissent-ils répondre que c'est justement pour mettre fin aux conflits armés qu'ils défendent cette idée que je leur répondrais tout aussi sereinement qu'il s'agit d'un projet vain, la guerre faisant partie de notre ADN. Si j'osais, je dirais même qu'il s'agit d'une manifestation subconsciente de notre humanité pour réguler la démographie. Mais c'est un autre débat.
Concernant les escarmouches avec la frange la plus radicale de l'islam, qui a notamment valu des coups de règle sur les doigts à l'écrivain Richard Millet, je rappellerai simplement que la nation française est laïque, de tradition judéo-chrétienne, et où la liberté d'expression est un droit incorruptible et non négociable. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent chez eux et nous laissent faire ce que nous voulons chez nous. Comme le dit l'adage qui traversa le temps : "A Rome, fais comme les Romains." Adapte-toi, intègre-toi ou retourne d'où tu viens, c'est aussi simple que cela. 
Il ne s'agit nullement de chercher à glorifier la France plus qu'elle ne devrait l'être. Simplement il s'agit d'être fier d'appartenir à une nation et à un pays parmi les plus vieux du Monde. Nos ancêtres se sont battus pour nous offrir ce précieux héritage qu'il convient de transmettre sans l'altérer : nous n'en sommes que les dépositaires temporaires. Plus tard, nos enfants le seront à leur tour. Car la richesse d'un monde d'Etats-Nations réside en ce qu'il contribue au maintien de la diversité des diverses coutumes qui enrichissent l'Histoire de l'Humanité.
En effet, refuser l'idée de Nation, opter pour l'universalisme, cela revient à tarir l'altérité : tout le monde s'habillera, mangera et pensera la même chose. Voyager, partir à la découverte d'autrui n'aura plus aucun intérêt puisque Tokyo ressemblera à La Mecque qui ressemblera à Rio qui ressemblera à Paris. Or l'intérêt de l'altérité par la pérennisation des nations demeure, comme le disait fort justement Elisabeth Lévy, en le fait qu'il n'y a rien de plus dépaysant, de plus riche et de plus strictement normal que de fermer les yeux où que l'on soit sur notre planète et cependant identifier en un son, une odeur, une atmosphère, l'endroit où nous sommes à l'instant présent. 
Alors, je le dis ici très humblement. Je me permets de renvoyer Le Nouvel Observateur ainsi que tous les tenants d'un universalisme aussi ridicule que dangereux à leurs chères études. Je les invite notamment à relire leurs manuels d'Histoire. Car celle-ci n'évolue point vers quelque chose de différent. Elle est, encore et toujours, un perpétuel recommencement qu'il convient d'anticiper afin de prévenir d'éventuelles déconvenues gravissimes.
Respectons l'identité des Nations, des Peuples et reconnaissons à chacun le seul et unique droit à la différence : celui de l'unicité, celui de la singularité !

mercredi 19 septembre 2012

Que penser des prochaines présidentielles américaines ?

Mitt Romney, la mine circonspecte/Crédits Photo :
Jim Young - Reuters


Bonjour à tous !

Alors que les élections présidentielles américaines constituent le traditionnel fil rouge de l'actualité internationale au cours des années olympiques, il est bon de faire un point, à six semaines du scrutin environ.
A ma gauche, le candidat sortant, Barack Obama : charisme incontesté, sens de l'humour indéfectible, élégance permanente, entouré d'une famille aimante, et d'une épouse très active notamment, bref le 44e Président américain présente bien. Elu sur les ruines du désastre laissé par Bush fils, il avait su créer un formidable élan d'espoir. Un bien bel exploit pour un homme à l'expérience politique alors assez faible.
A ma droite, l'éternel challenger des primaires républicaines, Mitt Romney : le sosie parfait de Channing  Capwell (je sens que ça va réveiller des souvenirs chez certains d'entre vous !), le multimillionnaire présente une solide expérience politique, de riches investisseurs derrière lui et l'avantage (discutable) de sans doute désirer le poste plus que quiconque, lui qui a souvent échoué à l'investiture républicaine par le passé. Homme d'affaires tenace et redoutable, il pose néanmoins question dans un parti qui, avec la crise économique et des relations constamment très tendues avec le monde musulman, a une tendance toujours plus forte à vouloir s'arc-bouter sur des positions encore plus conservatrices.
D'ailleurs, concernant Romney, l'émergence forte du Tea-Party à l'extrême-droite du parti concrétisée par son bon score lors des midterms elections de 2010 constitue pour lui une gêne plus qu'autre chose. En effet, ces ultra-conservateurs prêts , en outre, à toutes les bassesses et toutes les vilénies pour remettre totalement en question le droit à l'avortement dans le pays, ne sont guère convaincus par un homme qu'ils n'hésitent pas à traiter parfois de gauchiste. Car il est vrai que Romney présente l'inconvénient notable d'être un Républicain modéré (un peu dans la lignée de ce que fut le digne John McCain en 2008) qui n'hésita pas en son temps à défendre un projet de loi de protection médicale dans son état du Massachusetts. Hésitant, peu charismatique, l'homme vient en plus certainement de commettre une bourde qui risque de lui coûter l'élection le 6 Novembre prochain : il s'est laissé filmer à son insu tandis qu'il s'entretenait avec de riches donateurs n'hésitant pas à traiter les 47% d'électeurs démocrates constituant le noyau dur de l'électorat d'Obama "d'assistés" qui ne chercheront jamais rien d'autre que l'aide de l'Etat fédéral sans chercher à se prendre en main.
Evidemment, à l'ère du tout-numérique, la vidéo a déjà eu le temps de faire 20 fois le tour du monde (même si je doute beaucoup que les 47% désignés de la sorte se mettent, eux, à brûler des ambassades) et Romney s'est fait rattraper par la patrouille médiatique. Une très mauvaise affaire pour le candidat républicain donc.
Et Obama me direz-vous ? Présenté comme le messie en 2008, rien de moins, on a rapidement déchanté. Ses bons mots n'ont pas suffi à masquer ses carences, notamment en matière économique. De plus son discours du Caire et son empressement à intervenir favorablement dans les manifestations des opposants durant le Printemps arabe (y compris jusqu'aujourd'hui concernant le conflit syrien) ont finalement plus coûté que rapporté aux USA. Tendre la main aux musulmans alors que l'Amérique n'a toujours pas digéré 9/11 et que le pays est traditionnellement, pour des raisons complexes, un soutien fidèle à l'Etat d'Israël, n'a pas été la manoeuvre la plus habile du Chicagoan. Le départ de son conseiller de toujours, Rahm Emanuel, fut également un coup dur pour le président actuel. Que mettre alors au crédit du champion sortant ? La mort d'Oussama Ben Laden qui, incontestablement, a boosté le moral des Américains tant le symbole était fort, mais aussi la mise en place de sa si décriée politique de protection sociale. Enfin on peut souligner que ramasser les miettes laissées par W. n'avait rien d'évident et ne peut certainement être fait en un mandat. De plus, certains signes et indicateurs semblent indiquer une certaine reprise de l'activité économique du pays.
Toutefois, et ce sera là la conclusion de mon propos, on peut vivement regretter la grande pauvreté du débat entre deux candidats qui semblent se détester cordialement. Il y a donc peu à espérer d'ici au 6 Novembre. Si Obama gagne, il sait que son moment de grâce sera passé et que si il veut récupérer la majorité au Congrès d'ici 2014, date des prochaines midterm, il devra mettre les bouchées doubles. Quant à Romney, son rôle sera de se montrer aussi rassembleur que possible dans un parti qui semble extrêmement clivant et qui se bat pour des chimères totalement anachroniques, comme le créationnisme, la fin de la légalisation de l'avortement, etc. 
Reste à espérer que si Obama est réélu, il comprenne enfin les véritables fondements de la nation américaine, qui ne badine pas avec une certaine idée du patriotisme et des valeurs qu'il convient de ne pas disperser à hue et à dia dans des aventures diplomatiques incertaines. Le billet vert est dans leur camp, à eux de jouer !