jeudi 16 mai 2013

Les lobbys vont-ils aller jusqu'à nous faire ré-écrire le dictionnaire ?


Louis-Georges TIN/Crédits Photo : Judith Silberfeld, Yagg.com


Bonjour à tous !

On l'a échappé belle, François Hollande nous a épargné une énième mascarade : celle de retirer le mot "race" de la Constitution. On retire le mot, et hop ! le racisme disparaît comme par magie...et devient, ipso facto, anticonstitutionnel. Une façon simpliste de régler un problème ô combien complexe. Le ranger au fond du placard ne participe pas de sa suppression. Mais à une époque où l'on veut tout, tout de suite, il est plus facile de prendre le chemin de la facilité plutôt que celui, plus tortueux mais plus vertueux, d'un véritable combat contre ce fléau. 
Il faut d'abord se demander comment cette idée saugrenue était venue à l'esprit du candidat Hollande pendant sa campagne. C'est simple, et c'est Eric Zemmour qui l'explique le mieux : aujourd'hui, les scientifiques s'accordent à dire que l'espèce humaine ne saurait être divisée en races. Les mêmes scientifiques qui, il y a un siècle, nous expliquaient l'inverse en ré-interprétant malhonnêtement tout le travail de Darwin. La question que se pose alors le polémiste et historien consiste en ce que les scientifiques auront peut-être encore changé d'avis dans cent ans. Devra-t-on les suivre à nouveau, quitte à provoquer un nouvel Holocauste ?
Si il y a du racisme en France, c'est pour deux raisons principales : tant qu'on ne les aura pas réglées, tout le reste s'apparentera à des tours de passe-passe. Le premier point, c'est la baisse d'exigence, d'intensité dans l'éducation. Plus les gens sont mal élevés, plus facilement ils en viennent à d'aussi tristes extrémités que le racisme. Le second point, c'est qu'on est passé en un demi-siècle de l'assimilation à l'intégration. Et que cela se révèle un échec cuisant. Quand l'assimilation visait à exiger du nouvel arrivant qu'il s'adaptât à son nouvel environnement - à savoir la République française - l'intégration inverse complètement les rôles : c'est à la société de prendre en charge l'arrivée du nouveau migrant. Celui-ci se révèle donc avoir des droits avant des devoirs. Avec les excès que l'on connaît : territoires perdus de la République, montée de l'islamisme, difficultés de communication avec ces populations car elles ne maîtrisent pas ou plus le Français, etc. Et l'on en oublie alors cette maxime de bon sens : A Rome, fais comme les Romains. Le fossé se creuse, plus personne ne fait un pas vers l'autre : la population française que l'on qualifiera d'autochtone par commodité de langage ne veut plus tendre à la main à une population migrante déboussolée par un nouvel environnement, tandis que cette dernière se hérisse et cherche à faire sa propre loi, protégée qu'elle est par la myriade d'associations anti-racistes et le discours formaté des responsables politiques. 
Tiens, les associations anti-racistes, parlons-en justement. En cette journée du 10 Mai qui marque annuellement le souvenir de ce que fut l'esclavage, Louis-Georges Tin, président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) a cru bon assigner la Caisse des Dépôts et Consignation dans le but d'obtenir réparation des dommages causés par l'esclavage pour le compte... d'Haïti ! Ou comment, en une seule démarche, revendiquer que l'on agit en lobby, pour sa chapelle, au détriment de la Nation. M. Tin, comme MM Boutih ou Désir, ne cessent de demander le respect de la République envers les minorités ethniques (et pas raciales hein, attention au gros mot), ne cessent de revendiquer qu'ils sont français. Soit. Sauf qu'en agissant de la sorte, ils montrent clairement qu'ils n'ont que faire de la France, au point qu'ils s'estiment en droit de réclamer vengeance auprès de la patrie qui les a accueillis, pour le compte d'un autre pays de surcroît !
Plusieurs choses : d'abord, les Français d'aujourd'hui ne sont pas les Français d'hier, ayant connu les pratiques de l'esclavage de leur vivant. Si l'on en est là, alors autant aller à Rome demander réparation pour avoir traité Vercingétorix en esclave après la bataille d'Alésia. Ou, plus près de nous, allons hurler sous les fenêtres de Mme Merkel, à Berlin, pour recevoir quitus du STO. Au moins. Non, restons-en là, l'Histoire avance, elle progresse, justement ! (Notez ici que je m'adapte aux désidératas impérieux des modernistes-humanistes-progressistes, ou MHP pour les intimes).
Ensuite, si l'on veut faire la paix entre citoyens d'origines et de conditions différentes, passer son temps à ressortir les vieux dossiers, comme dans un couple marié, n'avancera à rien et ne grandira personne. Ce qui est fait, est fait. Ce n'est pas en signant un (gros) chèque à Haïti que l'on oubliera pour autant l'horreur que fut l'esclavage. Une journée du souvenir et de la mémoire me semble justement plus judicieux pour que chacun se souvienne de ce que cela fut afin que cela ne soit plus.
Par ailleurs, la France n'a joué qu'un rôle mineur dans la Traite des Noirs. Il n'y a jamais eu un seul esclave français sur le territoire métropolitain. Les "clients" de ce sinistre commerce se situaient Outre-Atlantique, dans les Antilles et les Colonies américaines. Mais bon, comme la France a une tendance quasi-pathologique à s'auto-flageller, il est plus facile de s'en prendre à elle. Courageux...
Enfin, last but not least, les premiers responsables de cette sombre page de notre Histoire à tous, ce sont les Africains eux-mêmes. S'en prendre aux acheteurs, fort bien. Mais pour qu'il y en ait, cela induit qu'il y ait des vendeurs. Et les vendeurs, c'étaient les Africains, ceux du Dahomey notamment (Bénin actuel). Les tribus ou les royaumes se faisaient la guerre entre eux, et les vaincus étaient fait prisonniers avant d'être vendus en esclaves (pratique pluri-séculaire, et qui existait aussi bien en Afrique, qu'en Amérique ou en Europe : mais seule la Traite des Noirs a donné lieu à semblable déplacement de population). Si il y a donc un responsable à punir, ce sont eux. Ou du moins leurs descendants. Qui n'y sont donc pas forcément pour grand chose dans ce lourd héritage, mais bon, il faut payer. En monnaie sonnante et trébuchante. Le prix de l'infâmie. Le prix de l'hypocrisie, surtout. Car à eux, on leur demandera rien.
La conclusion de tout cela me direz-vous ? François Hollande a fait campagne envers et pour les lobbies et on en cueille aujourd'hui les fruits. Chacun se sent autorisé à tirer la couverture à lui, faisant fi de l'unité de la République, des devoirs et des efforts que cela demande. La consécration de la liberté individuelle. D'une époque qui tolère qu'un retardataire indifférent entre dans une salle de cinéma où le film a commencé depuis 10 minutes et dérange toute une rangée pour s'asseoir à la place qu'il estime être en droit de désirer. La mondialisation et l'Europe ont sabordé la souveraineté de la France et avec elle, c'est le Pacte Républicain qui, lentement, s'étiole. La seule question qui vaille désormais, c'est de savoir combien de temps notre pays tiendra comme ça...