dimanche 29 juin 2014

Une Histoire de la Coupe du Monde (5) Les années 80

Bonjour à tous !

A quelques encablures du terme de notre voyage dans le passé à la rencontre des stars du ballon rond, petite plongée dans les années 80, riches en émotions.

1982 : les Allemands, voleurs de poules

En faisant étape en Espagne, la Coupe du Monde retourne en Europe. 24 équipes, et 2 tours de qualification seront nécessaires pour accéder aux 1/2 finales. Le Brésil de Télé Santana est le grandissime favori avec Zico, Socrates ou Careca. L'Argentine, elle, se présente avec son nouveau prodige, Diego Maradona. La France de Platini a de solides arguments à faire valoir. La RFA opère dans l'ombre, comme à son habitude, tout comme l'Italie, qu'on n'imagine pas à pareille faire, prise en plein dans un scandale de matchs truqués incluant l'attaquant vedette de l'équipe Paolo Rossi. L'Afrique est notamment représentée par l'Algérie de Mustapha Dahleb et Rabah Madjer et par le Cameroun de Roger Milla. 17 stades sont retenus pour l'événement, ce qui a de quoi représenter une jolie facture pour une Coupe du Monde à 24 équipes. Dans le groupe 1, l'Italie se qualifie miraculeusement avec 2 buts marqués et 3 matchs nuls en 3 matchs derrière la grande Pologne de Boniek. Dans le groupe 2, la RFA, battue d'entrée par l'Algérie, a besoin d'une victoire contre l'Autriche (déjà qualifiée) lors du dernier match pour aller au 2e tour. Et l'impensable va se produire : les Allemands vont gagner 1-0 et les deux équipes vont s'arrêter de jouer, pour le plus grand drame de l'équipe du Maghreb. Dans le groupe 3, l'Argentine et la Belgique de Gerets et Ceulemans se qualifient. A noter le record de buts inscrits par une seule équipe battu par la Hongrie, qui pulvérise le Salvador 10-1. Dans le groupe 4, la France se qualifie de justesse devant la Tchécoslovaquie après une défaite initiale contre l'Angleterre. A noter que lors du match contre le Koweit, Giresse va marquer un but qui sera refusé...parce qu'un émir du petit état du Golfe descendra sur la pelouse faire pression sur l'arbitre. Sans conséquences puisque la France s'imposera finalement 4-1.Dans le groupe 5, l'Irlande du Nord termine à la première place après avoir battu les hôtes ibériques. La Yougoslavie est éliminée de manière surprenante. Enfin dans le groupe 6, le Brésil et l'URSS ne rencontrent aucune difficulté particulière. 
Lors du 2e tour, un groupe se distingue : celui composé de l'Argentine, du Brésil et de l'Italie. Seul le vainqueur ira en demi-finale. Et avec deux victoires en deux matchs, et un fabuleux triplé de Rossi contre le Brésil, l'Italie se qualifie. Dans le groupe 1, la Pologne se qualifie, de même que la RFA dans le groupe 2 et la France dans le groupe 4. Arrive alors la 1/2 finale de légende entre la France et la RFA et un drame : cet attentat de Schumacher, le gardien d'outre-Rhin, sur le malheureux Battiston qui sortira KO sur civière. L'agresseur ne prendra même pas un carton jaune. Révoltés, les Français poussent les Allemands en prolongations, où ils mènent rapidement 3-1. Et puis il y a la transversale d'Amoros. Et puis 3-2. Et 3-3. Et la terrible séance de pénaltys où notre gardien, Ettori, réussira le maigre exploit d'être le seul gardien au monde à avoir, à ce jour, stoppé un pénalty allemand lors d'une séance de tirs aux buts. Stielike manque, la France mène, encore. Mais Six rate à son tour. Puis Bossis. Et c'est la fin. Terrible. Reste une finale pour la 3e place jouée dans la confusion totale et perdue face à la Pologne et la victoire des Italiens de Zoff, 40 ans, en finale, 3-1. Et toujours ce diable de Rossi, sacré ballon d'Or cette année-là. Une belle coupe du Monde. Mais dans de sinistres conditions.

1986 : pour toujours dans l'Histoire

"Quieremos frijoles, non quieremos la Copa". Nous voulons des haricots, pas de la Coupe. C'est en ces mots que le Mexique reçoit le gratin du football mondial en 1986, sur un air de défiance qui n'est pas sans rappeler celui de la population brésilienne aujourd'hui. Un important tremblement de terre avait en effet touché le pays l'année d'avant. Mais sans conséquences sur les stades. Et heureusement pour la FIFA, car elle avait déjà dû faire face au forfait colombien pour raisons économiques concernant l'organisation de cette édition. Cette fois-ci, on instaure un seul tour de poules et des 1/8e de finale. Comme il y a 4 ans, le Brésil et la France sont les grandissimes favoris. D'autant que la bande à Platini dispute sa dernière compétition internationale ensemble, 2 ans après avoir régné sur l'Europe et apporté son premier trophée à la France du football. 12 stades sont retenus dans des conditions particulières puisqu'on joue en altitude. C'est la seule coupe du monde sud-américaine où les Français ont brillé. En attendant peut-être celle de 2014. 
On qualifie donc pour les 1/8e, les deux premiers de chaque poule et les quatre meilleurs 3e. Aucune surprise au 1er tour. La France termine 2e et invaincue, rétrogradée simplement à la différence de buts par l'URSS. A noter cette fois l'élimination sans coup férir de l'Algérie, dernière de son groupe. Et ce en dépit de la présence en son sein d'un certain...Djamel Zidane. Lors des 1/8e, la France se défait sans coup férir de l'Italie 2-0, sa première victoire en Coupe du Monde sur la Squaddra. En 1/4, trois des quatre matchs se terminent aux tirs aux buts. Seule l'Argentine s'en sort grâce, ou plutôt à cause de la tricherie de Maradona. Il aura beau signer un but de génie par la suite, cet acte impardonnable restera pour toujours en travers de la gorge de la Perfide Albion. La Belgique élimine l'Espagne au bout du suspense, de même que la RFA face au Mexique. Et puis il y a ce match. LE match. Les deux plus belles équipes du monde face à face. Quasiment pas une sortie du ballon hors des limites, peu de fautes, un engagement technique et tactique de tous les instants et ce score de 1-1, Platini ayant répondu à Careca. Et cette séance de tirs aux buts où Platini et Socrates manquent. Mais Julio Cesar manquera aussi, pas Fernandez. Le "petit bonhomme" cher à Thierry Roland envoie la France au Paradis et le Brésil en enfer. Malheureusement, en 1/2, c'est encore la RFA qui se dresse sur la route de la France. Des buts de Brehme et Völler plient rapidement l'affaire face à une France fatiguée qui se contentera de la 3e place obtenue face à la Belgique. La finale est un festival de buts, les Allemands remontent de 2-0 à 2-2 avant que Burruchaga ne marque le but de la victoire en fin de match. Beckenbauer et ses joueurs attendront quatre années supplémentaires pour soulever la Coupe. Et Maradona, qui aura porté son équipe à bout de bras, peut soulever son trophée entaché à tout jamais du sceau de la honte...

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